dimanche , 5 mai 2024
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Le gouvernement d’union de Camille Vital est pour le moment la principale institution pour laquelle la HAT tente une ouverture. Il ne s’agit plus de fabriquer une inclusivité élargie à l’instar de ce qui a été fait pour le consensus. La mouvance Rajoelina en quête de crédibilité afin d’éviter les sanctions internationales doit racoler dans les trois autres mouvances. En face, les pro-Maputo ferment la porte et refusent de monter dans le wagon qui mène vers les élections unilatérales.

HAT : difficile de marier unilatéralisme et ouverture politique

Après l’équipe du gouvernement Roindefo II aujourd’hui conduite par Camille Vital, la HAT prépare un gouvernement Vital II. Le procédé reste le même : ratisser large en essayant d’intégrer des personnalités proches des autres mouvances ou qui en faisaient partie. Commet donc réussir cette seconde tentative après l’échec retentissant de la première expérience. En effet, les ministres de l’ouverture se sont reconvertis au TGV, voués corps et âmes au chef charismatique des autorités de fait. Résultat, il n’y a pas eu de reconnaissance internationale, le but originel de la manœuvre politique. Pis, ces nouveaux « parvenus » au gouvernement sont devenus trop encombrants pour les militants des premières heures et qui ont participé à la lutte pour renverser le président élu.

Les trois mouvances Ratsiraka, Ravalomanana et Zafy ont déjà manifesté leur refus d’intégrer ce gouvernement d’union Vital. Ceux qui seraient tentés par l’appât d’un poste ministériel sont prévenus : ils s’excluent de fait de leur mouvance ou parti d’origine. La HAT ne peut pas répéter les mêmes erreurs en essayant de débaucher sans l’aval des chefs de file. Le premier ministre Camille Vital fait un effort pour des tractations et faire plus qu’appâter des candidats à venir déposer leur CV à Mahazoarivo. Andry Rajoelina et son premier ministre doivent aussi affronter leurs propres alliés membres de la HAT.

Rebaptisé Conseil supérieur de la transition, cette institution aux allures d’un sénat mais dont les membres font partie d’une même mouvance et sont désignés, n’a certes pas le pouvoir de contrôle sur l’exécutif. Par contre, elle exerce un lobbying politique important qui a déjà fait passer quelques marches arrière au TGV. Une suppression pure et simple de cette institution serait un signe de bonne volonté de la part de Andry Rajoelina s’il persiste à ne pas mettre en place le congrès de la transition. D’ailleurs, ce pseudo pouvoir législatif n’a jamais été sollicité puisque l’exécutif décidait de tout, légiférant par ordonnance.

La mise en place d’un gouvernement d’union nationale pour les sept à neuf mois que va encore durer la transition serait-elle difficile à accepter par une mouvance Rajoelina réticente à faire des sacrifices au nom de l’ouverture. Si les accords de Maputo et d’Addis Abeba s’avèrent trop lourds à appliquer pour un délai aussi bref, un compromis entre les quatre chefs de file pourrait alléger les institutions. Les trois mouvances reconnaissent volontiers Andry Rajoelina, chef de l’autorité de fait, comme étant le président de la transition. Elles gagneraient toutefois sur d’autres plans : l’existence de deux co-présidents de la transition et un premier ministre de consensus dont le nom fait déjà partie d’un accord : Eugène Mangalaza.

En prenant des décrets et des ordonnances de manière très unilatérale, Andry Rajoelina a mis fin aux fonctions du premier ministre Mangalaza qu’il a pourtant déjà officialisé. La ratification de l’accord en présence de la communauté internationale a été effacée comme un simple décret de nomination. Depuis, la république Rajoelina a comme base légale une ordonnance personnalisée portant réorganisation de la transition en décembre 2009. La HAT continue à faire les lois pour préparer des élections visant à légaliser et légitimer sont autorité. La 4ème république risque plus que jamais d’être celle de la division.