mardi , 7 mai 2024
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Un gouvernement d’union nationale formé après les élections sous la houlette d’un parti majoritaire. Cela sent un peu le non sens et défie la logique politique. Andry Rajoelina continue pourtant de défendre son incompréhensible feuille de route, enfermé dans un unilatéralisme toujours avancé. Invité sur une chaîne d’information française, le jeune président de la HAT a affirmé que la cohabitation selon les accords de Maputo est hors de question.

HAT : un contre-pouvoir à défaut de cohabitation ?

Andry Rajoelina ne cache pas sa relation privilégiée avec la France. Celui qui a été qualifié par certains média français comme étant le nouveau « maire de Madagascar » est passé à l’offensive pour convaincre l’opinion et les politiques de l’Hexagone. Tout d’abord, il doit expliquer ses initiatives unilatérales s’écartant de la recommandation de la communauté internationale qui mandate le Groupe international de contact. Selon Andry Rajoelina, les efforts accomplis pour résoudre la crise malgache n’ont pas abouti. La HAT a réussi à faire capoter l’accord de Maputo qui virait à son désavantage une fois affublé de l’acte additionnel d’Addis Abeba.

« Nous ne rejetons pas l’idée de former un gouvernement d’union nationale », a martelé Andry Rajoelina. Il souligne cependant que c’est difficile. Cette difficulté est insurmontable pour la mouvance Rajoelina et la HAT. « On a affaire à trois anciens chefs d’Etat qui ont été rejetés par le peuple et par la population de Madagascar », plaide Andry Rajoelina. D’après lui, les accords de Maputo revient à le forcer lui, tout comme sa mouvance, à réintégrer ces bannis au sein du pouvoir. « Nous avons épuisé toutes les voies de recours », clame-t-il pour justifier le fait que « nous avons avancé ».

Pas de cohabitation donc, encore moins un gouvernement d’union nationale pour diriger le pays de manière inclusive et consensuelle durant la courte période de transition qui reste. « On ne rejette pas les accords de Maputo mais on veut changer la manière de l’appliquer ». C’est l’argument trouvé par Andry Rajoelina pour ne pas froisser définitivement la communauté internationale. Mis à part la France, les institutions internationales et les grandes puissances commencent à brandir des sanctions contre Madagascar et son autorité de fait. « Nous acceptons un contre-pouvoir », suggère « l’homme fort de Madagascar ».  Un conseil de contrôle de la transition est proposé pour faire oublier le gouvernement d’union nationale et surtout les deux co-présidents de la transition censés former le conseil présidentiel selon l’acte additionnel d’Addis Abeba.

Le défi pour Andry Rajoelina est de gagner l’appui de la France dans son projet électoral. « Il y a eu quatre fois un soulèvement populaire depuis l’indépendance parce que les élections sont truquées et fraudées (Sic) », insinue celui qui a été élu en 2007 maire d’Antananarivo. Embarrassé par le report de la date de la première élection, Andry Rajoelina avance l’argument de la saison sèche. D’après lui, la tenue des élections entre le 15 mai et le 15 octobre est une demande de la société civile. Il reste que la feuille de route de Rajoelina après cette première élection est toujours floue. Le gouvernement d’union nationale se fera, continue-t-il d’avancer. Cette équipe sera formée par un premier ministre issu de la majorité lors des législatives.

Charge donc au futur chef de gouvernement de composer avec les autres partis pour établir l’union nationale. A noter qu’il s’agira toujours d’un gouvernement de transition. Ce dernier sera donc au pouvoir pour préparer une élection présidentielle aux côtés de la Commission électorale nationale indépendante. La feuille de route de la HAT ne dit pas que l’obligation d’un gouvernement d’union nationale ne s’applique qu’avant la quatrième République. Or, le jeune homme compte reconduire les députés de l’Assemblée constituante pour un vrai mandat dans la 4ème République. La transition ne prendra fin que le jour où Andry Rajoelina sera plébiscité président. Pour ce faire, le jeune homme doit encore se tailler une Constitution sur mesure, en abaissant l’âge du candidat aux présidentielles, mais veut éviter l’épreuve du référendum.