dimanche , 5 mai 2024
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L’exception malgache est la règle durant la transition Rajoelina. La constitution d’un gouvernement supposé de consensus passe par un recrutement sur CV et non pas par la répartition des responsabilités issue d’un accord. Le régime TGV et son premier ministre est persuadé de pouvoir convaincre la communauté internationale. Le dernier président élu démocratiquement, Marc Ravalomanana, affirme le contraire et dénonce une autre décision unilatérale d’un régime illégal.

HAT : un gouvernement unilatéral derrière le consensus de façade ?

Intervenant sur une chaîne de télévision privée, Marc Ravalomanana a remis en question le gouvernement Vital II. « Ce gouvernement illégal mis en place unilatéralement ne suit pas les normes et ne respecte pas les accords », a-t-il déclaré. Pour attester du caractère unilatéral de la démarche de la HAT, le président en exil rappelle que les trois mouvances n’ont pas signé la feuille de route car cette dernière n’a pas rempli les conditions (d’inclusivité et de consensualité).

Pour Marc Ravalomanana, il s’agit d’un « gouvernement de la mouvance Rajoelina ». Il souligne que la SADC attend le rapport du médiateur Chissano le 31 mars 2011. « C’est un fait accompli et unilatéral, a-t-il martelé. Le gouvernement illégal de Madagascar continue à prendre des décisions unilatérales, il ne va pas obtenir la reconnaissance internationale ».  

« C’est un soi-disant gouvernement de consensus alors que ni le premier ministre ni les ministres n’ont été désignés avec un consensus », rajoute Marc Ravalomanana. « Ayez de la patience car nous n’allons pas accepter ce gouvernement illégal », lance-t-il à l’endroit de ses partisans. Il a soulevé l’affaire Mamy Rakotoarivelo pour discréditer la prétendue application de la feuille de route par la HAT. « En période de négociation, le régime emprisonne le SG du parti TIM », rappelle-t-il. Pour Marc Ravalomanana, « Madagascar est un pays de non droit actuellement ».

L’autosatisfaction de la HAT

Pour le premier ministre de la HAT, son gouvernement remanié va dans le sens du consensus. « Dans ce gouvernement, il y a des personnalités issues du TIM, du MDN, des indépendants, moi le premier ministre, je n’ai pas de parti », dit le général proposé par le TGV. « C’est un gouvernement de consensus car le frère de Didier Ratsiraka, Pierrot Rajaonarivelo qui est secrétaire national de l’Arema même s’il n’est pas reconnu par Didier Ratsiraka, des membres de l’AVI, Yves Aimé Rakotoarison (transfuge de la mouvance Ravalomanana), le TIM et le Monima y sont présents ».

Pour Camille Vital, le critère de choix dans la mise en place de son gouvernement est un secret d’Etat. Il se contente de rappeler les groupements politiques présents (TIM, UDR, ESCOPOL, EXOPOL, autre entités). Le général nul en politique de son propre aveu concède que les ministres ont été choisis par ses soins « suivant les compétences et suivant l’objectivité de la personnalité ».

Pour le premier ministre de la HAT, « le consensus relève de contraintes politiques ». A cause des exigences de la Communauté internationale, « on ne peut pas garder les anciens ministres », lâche-t-il.  Camille Vital est plutôt confiant pour la suite : « je crois que l’on peut avoir la reconnaissance internationales ».

Andry Rajoelina a utilisé le droit royal que  la feuille de route Simao lui a procuré. Il a formé un « gouvernement pour la gestion des affaires courantes, pour préparer des élections libres et transparentes ». Le chef de l’autorité n’a pas eu à composer avec des ministres ni un premier ministre issus d’un accord politique.Seul un fait accompli en maintenant son premier ministre lui a évité de revivre une cohabitation difficile comme avec le premier ministre de consensus issu des accords de Maputo, Eugène Mangalaza.

Andry Rajoelina exige de ces ministres non TGV un comportement exemplaire devant les tentations de la corruption. Il leur demande de faire une déclaration de patrimoine. Une déclaration qu’il s’est engagé à faire lui-même à sa prise de pouvoir en 2009 mais qu’il refusera de faire prétextant que c’est déjà fait quand il a été maire.