samedi , 4 mai 2024
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Le retour d’exil des chefs de file de mouvance et des chefs d’institution de la transition consensuelle et inclusive est le cheval de bataille de la HPM pro Zafy. La mouvance Rajoelina profite de la manœuvre de diversion et avance de manière unilatérale. Les FDC pro-HAT ont réussi à faire revenir leur leader au schéma de la transition de fait.

HPM vs FDC : exil et transition de fait

La HPM, l’union des forces politiques derrière la mouvance Zafy a vu les choses venir. « L’administration Rajoelina cherchent des faux motifs pour boycotter définitivement les négociations politiques ». Il n’y avait aucune décision prise à Maputo, Le premier ministre Eugène Mangalaza devait apporter les « propositions » ou « résolutions » au président Rajoelina.

La HPM fait appel aux autorités de fait pour le retour immédiat des délégations exilés de force en Afrique. Suite à l’interdiction des aéronefs en provenance de Mozambique, ils ont rejoint l’Afrique du Sud. C’était sans compter sur la détermination du gouvernement Rajoelina à bloquer coûte que coûte leur retour au pays. L’espace aérien avec le pays de Nelson Mandela aussi été fermé. « Depuis, la signature de l’acte additionnel d’Addis Abeba, ces gens sont déjà des chefs d’institution », martèle la HPM.

Pour la HPM, les signataires des notes et décisions visant à interdire le retour des délégations et l’entrée dans l’espace aérien malgache des avions en provenance des pays de la SADC ne sont plus des ministres. En tout cas, la ministre de la Justice Christine Razanamahasoa a affirmé qu’il n’y a aucun mandat d’arrêt contre les politiciens partis à Maputo. La mesure d’interdiction du territoire est purement politique même si le motif officiel et le risque de trouble de l’ordre public.

Les Forces du changement, réunissant les alliés de Andry Rajoelina applaudissent la mesure visant à exiler les leaders des trois mouvances et les chefs d’institution. Sa mouvance a renforcé la pression sur le président de fait pour qu’il continue à diriger seul. « Qu’il maintienne sa position sur le fait que toute cohabitation est désormais impossible ». Cela implique une sortie définitive du schéma de la transition selon les accords de Maputo et d’Addis Abeba. La HAT qui abrite ces Forces du changement sera donc la seule institution.

Andry Rajoelina s’est exécuté. Il ne va pas mettre toute sa mouvance dans son wagon pour créer un congrès à pensée unique. Pour ce qui est du conseil économique et social, on voit mal les membres influents de la société civile participer dans ce schéma unilatéral. Andry Rajoelina ne pourra compter que sur ses partisans. La question du gouvernement a été en suspens dans ce retour vers une transition de fait. C’est désormais réglé, les ministres de Monja Roindefo sont maintenus jusqu’aux législatives annoncée pour mars 2010 et probablement sans premier ministre. Remplacer officiellement le premier ministre de consensus Eugène Mangalaza est plus que délicat.

En écartant les dirigeants des autres mouvances, en exil forcé au moins jusqu’au 10 mars 2010, la mouvance Rajoelina peut se permettre de garder le gouvernement à qui elle voulait donner une apparence inclusive. Le président de la HAT a cédé face à la pression des ses alliés. Après avoir décapité les camps adverses, il est plus facile d’affronter les élections. L’exil de fait décrété par l’administration Rajoelina prend tout son sens.