vendredi , 29 mars 2024
enfrit
La crise politique inquiète au plus haut point les entrepreneurs de la zone franche. Des dizaines de milliers d’emplois sont sérieusement menacés.

Inquiétude dans les entreprises franches

Les entrepreneurs de la zone franche à Madagascar interpellent les différentes parties impliquées dans la crise politique malgache afin de trouver une issue rapide à la situation actuelle. La crise constitue toujours en effet une épée de Damoclès pour l’économie du pays déjà mal-en-point depuis le début de l’année.
La zone franche a depuis 20 ans permis de donner un coup de fouet aux exportations de produits manufacturés fabriqués à Madagascar. Le secteur a permis à la Grande Ile de se hisser, dans la région de l’Afrique subsaharienne, au deuxième rang des pays exportateurs de produits textiles et habillement. La majorité des entreprises de la zone franche travaillent effectivement dans cette filière. 

Aujourd’hui, le Groupement des entreprises franches et partenaires (GEFP) ainsi que les autres groupements patronaux de Madagascar ne cachent plus leur inquiétude, en raison de la crise politique. Fondé en 1998, dans le but de « promouvoir le développement des entreprises franches et de leurs partenaires, coordonner leurs actions, défendre leurs intérêts communs, et gérer le partenariat avec l’Etat et le Secteur Privé malgaches afin de contribuer à la compétitivité de Madagascar au sein d’une économie globale », le GEFP est persuadé que le secteur franc est parmi les principaux facteurs de croissance de l’économie malgache.

Depuis les dernières années, la zone franche a permis ainsi de créer plus de 100.000 emplois directs. Les entreprises créées au cours des dernières années génèrent environ 12 milliards Ariary de salaire tous les mois. Elles assurent en outre près de 60% des recettes en devises à Madagascar. 

Une part importante des exportations du secteur textile de la zone franche s’effectuent pourtant dans le cadre  de l’accord commercial, AGOA, établi avec les Etats-Unis. Cet accord permet aux produits fabriqués à Madagascar de bénéficier d’une certaine faveur au niveau de la douane américaine. Toutefois, si la crise politique persiste, Madagascar perdra inéluctablement les bénéfices commerciaux de l’AGOA. D’où la sonnette d’alarme des groupements patronaux.

Sans l’AGOA, des dizaines de milliers d’emploi seront perdus, avertissent le GEFP et quelques associations du secteur privé. Les recettes en devise vont chuter. Et d’une manière générale, c’est la compétitivité et l’attractivité de la Grande Ile qui sont en jeu. Sans vouloir entrer dans les débats politiques, le GEFP a attiré, à travers un communiqué, l’attention de toutes les parties impliquées dans la crise.