vendredi , 10 mai 2024
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La gendarmerie tente de redorer son blason
Des gendarmes nettoient les rues de la capitale à l'occasion de la journée de la gendarmerie nationale

La gendarmerie tente de redorer son blason

Les gendarmes malgaches n’ont pas toujours bonne presse. Ils sont vivement critiqués notamment à la suite de la recrudescence de l’insécurité à travers le pays et en raison de la multiplication des vindictes populaires. Au cours des dernières années, les gendarmes étaient pourtant toujours au premier rang pour réprimer les manifestations politiques dans les rues de la capitale. Ce qui a renforcé le sentiment de méfiance à l’égard de ce corps.

Actuellement, la gendarmerie nationale tient à redorer son blason. La journée de la gendarmerie a été une occasion pour la hiérarchie de présenter une autre image. « La gendarmerie au service de la population », tel a été le thème retenu pour la célébration. Ce fut une occasion pour les gendarmes de se montrer au grand public d’une autre façon.

Diverses actions sociales ont été programmées. Les plus hauts gradés y ont pris part. Nettoyage de rue, don de sang et actions de communication ont permis à la gendarmerie de se présenter sous un autre angle, mais, sans pour autant parvenir à changer l’opinion des frustrés et des récalcitrants quand on constate les diverses réactions des simples citoyens sur les réseaux sociaux et au niveau des médias privés.

Depuis des décennies, l’implication de la gendarmerie dans les affaires politiques de la Grande Ile est de notoriété publique. L’implication pouvait être directe ou indirecte. Le colonel Richard Ratsimandrava, chef d’Etat éphémère en février 1975, avant d’être assassiné, et ministre de l’Intérieur très actif après la chute de la Première République en 1972, était un officier respecté de la gendarmerie. Bien après lui, des dizaines d’officiers de la gendarmerie ont occupé des postes politiques importants.

Au cours des dernières années, c’est plutôt dans le domaine de la répression des opposants politiques et en matière de maintien de l’ordre public que les gendarmes de la capitale se sont illustrés. Beaucoup se souviennent encore du rôle crucial joué par le général Richard Ravalomanana pour défendre le régime de Transition sous Andry Rajoelina. Actuellement, c’est celui qui l’a remplacé à la tête de la circonscription d’Antananarivo, le général Florens Rakotomahanina, qui se trouve en première ligne à chaque tentative de mouvement de foule dans la capitale.

La journée de la gendarmerie a été ainsi une occasion pour ces hommes en treillis de se montrer au service des citoyens plutôt qu’aux ordres des dirigeants politiques. Mais pour redorer son blason quelques journées ne suffiront sans doute pas à la gendarmerie.