samedi , 27 avril 2024
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Le Conseil militaire pour la défense nationale (CMDN) appréhende une « attaque » sur Madagascar. La Haute Autorité de la Transition est toujours sur le qui-vive, soupçonnant un retour au pays du président en exil.

La HAT sur le pied de guerre

En rencontrant le Premier ministre du gouvernement de Transition, Monja Roindefo, le général Rabarisoa du CMDN a laissé entendre qu’une « menace » plane sur la Grande Ile. Une « attaque » extérieure ne serait pas exclue. Une « invasion » serait en préparation. 

En haut lieu du régime putschiste, on parle de possible intrusion de forces étrangères sur la Grande Ile. Le président de la HAT, Andry Rajoelina, a également rencontré récemment à huis clos tous les responsables de la sécurité au sein du gouvernement. A savoir le ministre des forces armées, le ministre de la sécurité intérieure, le Secrétaire d’Etat à la gendarmerie, le chef d’état-major général de l’armée et le commandant en chef de la gendarmerie. 

Une manœuvre militaire était en outre en préparation pour entraîner une frange de l’armée à faire face à une éventuelle « attaque ». Elle devrait se tenir dans un camp militaire près de l’aéroport international d’Ivato. 

C’est selon. Le langage est en tout cas bien différent chez les légalistes qui soutiennent le retour au pouvoir de Marc Ravalomanana. Si le régime putschiste se gargarise d’expression du genre « intrusion », « invasion », « attaque extérieure » ou encore « nouvelle colonisation » ou « retour de la dictature », les légalistes s’en tiennent à la promesse de Marc Ravalomanana de revenir dans la Grande Ile et de reprendre le pouvoir.

Pour les partisans du président en exil, si « invasion » il y a, il s’agira d’une simple manœuvre pour garantir le retour à l’ordre constitutionnel. Les manifestants qui croupissent quotidiennement sur la place du Magro ont banni de leur vocabulaire tous les mots utilisés régulièrement par la HAT, surtout celui de «mercenaires». Ils ne s’en tiennent qu’à une chose : le retour de Marc Ravalomanana à Madagascar pour reprendre son fauteuil de président de la république, avec les moyens qui s’imposent. 
          
Après plus de trois mois de manifestation pacifique, et après avoir enduré les répressions de différentes natures, les légalistes voient maintenant la situation autrement. Le retour de Ravalomanana, réélu pour un second mandat en fin 2006, est pour eux l’unique issue à la crise politique. 

Pour les légalistes, Marc Ravalomanana a le droit de se défendre et le devoir de reprendre son poste pour terminer son mandat afin d’éviter le risque de décevoir ses électeurs.