mercredi , 1 mai 2024
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Censé apporter un début d’apaisement politique, la signature de la feuille de route provoque déjà une tension. La HAT lance un nouveau mandat d’arrêt contre le président en exil Marc Ravalomanana. Une interprétation de l’article 20 de la feuille de route et de sa note explicative permet à Andry Rajoelina de défendre les acquis du coup d’Etat militaro-civil de 2009.

La HAT veut arrêter Marc Ravalomanana : l’Emmo Reg en Afrique du sud ?

La feuille de route  à peine signée, le ministère de la justice de la HAT passe à l’attaque et s’assure que le président renversé en 2009 ne revienne au pays. Un mandant d’arrêt contre Marc Ravalomanana a été émis par le procureur de la république le 17 septembre 2011, le jour même de la signature de ce qui devait être le document sur la résolution de la crise. C’est ce qu’a révélé les membres de la mouvance Ravalomanana.

Me Hanitra Razafimanantsoa, avocate du président en exil et membre de la mouvance estime que ce mandat d’arrêt est une entorse pure et simple à la feuille de route. « Si on a signé cette feuille de route, c’est pour trouver une solution à la crise, nous pensions que les autres feront pour la même raison » a-t-elle déclaré. Elle remet en cause la légitimité du mandat en question. « Le tribunal qui a jugé le président Ravalomanana n’a pas compétence à le faire… la justice n’est pas indépendante car elle est dirigée par une ministre qui a été désignée sur la place du 13 mai », plaide l’avocate.

En revenant sur la feuille de route, Me Razafimanantsoa évoque  l’article 18 selon lequel les poursuites judiciaires à des fins politiques devraient cesser. De même, la note explicative de l’article 20 sur le retour sans conditions des exilés politiques et la souveraineté de Madagascar et de son système judiciaire ne signifie pas qu’il faut arrêter le président Ravalomanana.

Mamy Rakotoarivelo, chef de la délégation de la mouvance Ravalomanana a quant à lui fait part de son « indignation ». Il a qualifié le mandant d’arrêt comme « un acte qui remet en cause l’apaisement ». Il a déjà condamné fermement l’émission de Notam contre le président Ravalomanana, avant la signature de la feuille de route pour dissuader celui-ci de venir pour la cérémonie officielle. « Ce n’est plus une provocation, c’est une déclaration de guerre que la HAT fait en prenant une telle mesure durant ces négociations politiques », s’était-il déjà indigné.  

La HAT porte une offensive inédite en relançant le double mandat d’arrêt contre Marc Ravalomanana pour détournement de deniers publics dans l’affaire de l’achat de l’avion présidentielle et pour le dossier 07 février qui l’a vu condamné à des travaux forcés à perpétuité. La gendarmerie a été sollicitée pour exécuter l’arrestation.

Le général Richard Ravalomanana qui commande la force de répression des opposants a annoncé la préparation de l’envoi de 5 policiers et de 5 gendarmes en Afrique du Sud. Ces éléments de forces de l’ordre n’auront pas besoin de visa car nous sommes dans la SADC, dit-il comme s’il y avait des frontières communes. Pour l’arrestation, la SADC ne sera pas concernée prétend-il car il s’agit d’une coopération bilatérale entre Madagascar et l’Afrique du sud, comme s’il y avait un accord d’extradition entre les pays. L’Emmo Reg étend sa juridiction à l’international !

Andry Rajoelina n’a pas oublié de saluer les forces armées qui lui ont aidé à accéder au pouvoir et qui s’oppose par tous les moyens au retour du président renversé en 2009. « Remercions particulièrement les Forces armées et les responsables des forces de l’ordre qui ont su démontrer que la souveraineté de Madagascar n’est pas un vain  mot » a-t-il déclaré dans un discours à la nation vide et creux après la signature de la feuille de route et du… mandat d’arrêt contre Marc Ravalomanana.