vendredi , 3 mai 2024
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La mission militaro-civile de la troïka de la SADC a provoqué pas mal de remous mais la tension s’est apaisée. Les militaires malgaches ont fait la paix avec les généraux de la SADC après une réaction à chaud. Le chef de la diplomatie de la HAT se montre rassurant sur les bonnes intentions de la troïka. L’objectif de l’application de la feuille de route est partagé. Chaque article de la feuille de route sera même expliqué pour éviter d’autres interprétations.

La mission de paix de la SADC pour appliquer la feuille de route

L’arrivée de la mission politique de la troïka de la SADC, conduite par le ministre sud-africain Marius Fransman a détendu l’atmosphère. Les inquiétudes et les questions de la HAT et de ses alliés, c’est-à-dire la mouvance Rajoelina et le commandement de l’armée, peuvent se dissiper. Il n’y a pas de projet d’invasion armée de la SADC ni de retour escorté au pays du président Ravalomanana. Le malentendu est parti du fait que c’est Mamy Rakotoarivelo qui annonçait en premier que la SADC va dépêcher une mission militaire à Madagascar.

Dès son arrivée à Antananarivo, Marius Fransman a clarifié la situation. La mission de la troïka est là pour voir les modalités d’application de la feuille de route signée le 16 septembre 2011. Elle commencera par rédiger une note explicative de chaque article. Des termes comme « élargissement » méritent en effet d’être expliqué avec plus de concret. Ce qui ne garantit rien puisque l’article 20 a été interprété par la HAT malgré la note. Mandat d’arrêt, Notam, envoi de commando en Afrique du sud pour arrêter le président en exil Marc Ravalomanana, voila un exemple de l’application de la feuille de route. 

Près d’un mois après la signature, la situation n’a pas avancé d’un iota. La crise politique est juste entrée dans sa phase feuille de route. Le régime militaro-civil, toujours unilatéral et autoritaire, s’accroche et n’a pas démissionné pour permettre la mise en place d’un gouvernement d’union. Le chef de la mission de la troïka espère que des avancées significatives soient faites d’ici la fin du mois d’octobre 2011. « Tout ce qui est politique repose sur la sagesse des parties signataires », a répondu la ministre des Affaires Etrangères de la HAT. « Il y a un calendrier que la SADC veut poser, d’ici la fin de mois, on peut espérer que les institutions seront mises en place », dit-elle avec optimisme.  

« La SADC cherche une solution pacifique et sans violence », devait déclarer Yvette Sylla, après l’arrivée de la première mission de la troïka qui est militaire. Le chef de la diplomatie de la HAT. L’armée pro-HAT a été en branle-bas de combat, inquiète et nerveuse. «Ne nous affolons pas, ils sont venus pour discuter des questions purement technique en matière de défense et de sécurité dans la réalisation de la feuille de route », tentait de rassurer le ministre de la défense. Un discours mesuré par rapport à d’autres responsables de l’armée qui affirmaient que les militaires malgaches n’accepteront pas d’ordre de ces généraux de la SADC au nom de leur souveraineté et celle du pays, ou qu’il faut donner le minimum d’information à ces militaires qui sont peut-être en mission de reconnaissance.

Au final, les forces de l’ordre de la HAT et la mission de la SADC ont trouvé une entente. Elles vont « travailler ensemble sur les questions et les inquiétudes soulevées par les parties prenantes malgaches et qui pourraient avoir un impact sur la sécurité et la stabilité du pays ». Les officiers de la SADC sont là pour « aider les forces de l’ordre de Madagascar à trouver des solutions durables au défi sécuritaire dans le pays ». Ce qui n’a pas manqué de vexer les militaires pro-HAT qui s’estiment capable maîtriser la sécurité… et les opposants.