dimanche , 5 mai 2024
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Depuis la divulgation des noms des 15 premiers ministrables, la liste a été officieusement raccourcie. Il y a eu un empêchement personnel, une exclusion, un ajout unilatéral de la HAT. La SADC a mis la pression sur Andry Rajoelina et sa mouvance qui manœuvraient pour placer un des leurs à travers un groupement allié. En face, la mouvance Ravalomanana a 2 candidats en lice.

La mouvance Ravalomanana candidate au poste de premier ministre de la transition

Il n’y a pas de favoris pour le poste de premier ministre. L’imprécision de l’article de la feuille de route donnait le libre choix à Andry Rajoelina, reconnu comme président de la transition. Le défilé des candidats à Ambohitsorohitra, ni le « casting » à la télévision nationale contrôlée par la HAT n’ont pas permis de sortir un candidat du lot. Les 3 mouvances n’ont pas trouvé le consensus pour présenter une seule liste de 3 candidats,

La proposition de la mouvance Ravalomanana laissait trois choix politiques différents au président de la HAT. Choisir Manandafy Rakotonirina, illustre opposant et prisonnier politique de l’autorité de facto, serait un signe fort vers l’apaisement politique et la réconciliation. A Ambohitsorohitra, le président du MFM a été reçu par le salut du Lt Colonel Lylson, le commandant de la force spéciale de la HAT, auquel il a répondu par des baisers. Pour Manandafy Rakotonirina, « le problème est d’abord politique ». A l’image de son parti, il milite pour la normalisation démocratique dans le pays. Il se présente comme un chef de gouvernement d’union capable de « maîtriser  Marc Ravalomanana », dont le retour hante la HAT.

Eliane Naike a été officiellement disqualifiée. En exil en France suite à la persécution de l’autorité de facto, elle n’a pas pu rentrer au pays pour des raisons personnelles. Son lobbying auprès de la communauté internationale a contribué à empêcher la reconnaissance internationale de la HAT. La cohabitation aurait été difficile même si Andry Rajoelina veut une femme comme premier ministre.

Botozaza Pierrot est un choix moins politique et plus technique pour la mouvance Ravalomanana. « La priorité c’est la sortie de crise, dit-il, je voudrais accomplir tous les devoirs inscrits dans la feuille de route et au-delà de cette feuille de route, dit-il. Il faut la participation de tous, sinon, il n’y aura pas de dignité ni d’identité , il faut un consensus ». L’ancien ministre sous Ravalomanana affirme avoir une stratégie politique et technique pour le retour au pays du président en exil, « C’est une solution à prendre dans la feuille de route », a-t-il avancé. «  La question technique est à résoudre par une solution technique et ce qui est politique par une solution politique ».

La mouvance Ravalomanana n’est pas la favorite de la HAT qui a essayé d’interpréter les articles de la feuille de route et jouer sur les nuances des termes plateforme politique. Pour qu’il y ait véritablement consensus, l’opposition doit en effet avoir le poste du premier ministre. Le chef de mission de la troïka de la SADC, Marius Fransman, a déjà prévenu que le choix de Andry Rajoelina pourrait être rejeté et le processus recommencé si le premier ministre désigné ne convenait pas. La feuille de route a un esprit qui n’est pas écrit.