mardi , 30 avril 2024
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Le président de la transition a fait un bilan très personnel de 2011 qui a été selon lui l’année de la feuille de route et du retour de la reconnaissance internationale. Il accuse les politiciens de l'opposition comme étant les responsables de la « sale atmosphère » qu’ont vécue les Malgaches. Le chef de l’autorité de facto n’a pas apprécié que les opposants lui aient mis des bâtons dans les roues et prétend avoir résolu à lui tout seul la crise.

L’année 2011 vue par Andry Rajoelina

Andry Rajoelina n’est plus le chef de l’autorité de fait qui a pris le pouvoir à l’issue d’un coup d’Etat militaro-civil. Il est désormais reconnu président de la transition, légitimé par la reconnaissance de ses opposants. C’est le fait principal de l’année 2011 qui, selon l’intéressé, a été consacrée entièrement à la feuille de route. Il s’en adjuge tout le mérite.

« Mon devoir a été de chercher une solution pour résoudre la crise politique et faire des efforts pour faire de la transition une réussite, cela malgré ceux qui tirent vers le bas à chaque fois qu’une marche a été franchie », a-t-il déclaré dans son discours à la nation de la fin d’année.

Pour Andry Rajoelina, l’application de la feuille de route est réglée parce que les institutions de la transition sont mises en place. L’unilatéralisme a été préservé, car le président de la HAT a refusé le consensus, se limitant à une inclusivité qui rendrait son pouvoir légitime. Sans parler d’échec, celui qui a été élu maire d’Antananarivo n’a pas encore obtenu totalement la reconnaissance internationale en tant que chef de l’Etat.

« La reconnaissance commence à se dessiner », dit-il avec optimisme. « Il y en a qui n’avaient pas cru que la feuille de route allait être acceptée par la communauté internationale, c’est fait aujourd’hui », se réjouit-il. « Il est vrai que cela a traîné, cela ne s’est pas déroulé comme prévu, cela n’a pas été complètement satisfaisant et a même fait du mal parfois ».

En mars 2011, la mouvance Rajoelina a paraphé la feuille de route et s’était enfermée dans un unilatéralisme totalitaire malgré un faux gouvernement d’union national. Sans la signature des mouvances d’opposition, le régime de transition n’aurait pas eu ce début de reconnaissance internationale. Ce qui n’empêche pas le chef de la transition de dénigrer les opposants en les accusant de ce qui pourrait être reproché au régime de facto.

« Certains ont fait respirer une atmosphère sale au peuple malgache, un air pollué par la lutte de pouvoir et l’égoïsme, sans parler des feux allumés ici et là », s’est plaint Andry Rajoelina. Après trois ans de pouvoir illégal et totalitaire, il est difficile de partager.

« Les critiqueurs et les saboteurs ont sévi » mais « on a fait front pour surmonter les difficultés et avancer dans la recherche de solution ». Andry Rajoelina attribue ce qu’il croit être une victoire aux Malgaches qui se sont montrés patients, plongés dans une crise depuis 3 ans. 

Sur le plan social, le succès du régime Rajoelina est résumé par l’intéressé en deux points : avoir maîtrisé le prix des carburants et vendre du riz à prix relativement réduit pour amadouer la populace.

Pour 2012, Andry Rajoelina parle d’élection qui va donner aux Malgaches le droit de choisir enfin celui qui va les diriger dans une république que le TGV a fondée. Il dévoilera bientôt ses intentions. En attendant, le président de la transition exige que les opposants ne manifestent pas dans la rue mais autour d’une table pour faire croire à une transition consensuelle.