jeudi , 9 mai 2024
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L’annonce d’un probable retour au pays du président élu Marc Ravalomanana le samedi 19 février 2011 affole l’autorité de fait et ses alliés politiques. Il n’y a pas encore d’apaisement à Madagascar deux après le coup d’Etat de mars 2009. Le président en exil est menacé d’arrestation. Les forces de l’ordre de la HAT promettent une répression à ses partisans qui oserait causer des troubles au régime de facto.

L’annonce de son retour crée déjà des troubles chez la HAT

Depuis que Mamy Rakotoarivelo, le SG du TIM et membre de la Mouvance Ravalomanana, a rapporté à la presse l’intention de Marc Ravalomanana de revenir au pays le samedi 19 février 2011 à 11 heures, ses partisans se sont mis à lui préparer un accueil digne d’un président. Ils viendront des régions pour accueillir le chef d’Etat évincé par un coup d’Etat militaro-civil en mars 2009.

Selon Mamy Rakotoarivelo, Marc Ravalomanana revient au pays dans le cadre du dialogue pour trouver une solution à la crise politique, en particulier pour finaliser le projet de feuille de route de la médiation de la SADC. « Comme notre chef de file n’est pas au pays, il fallait toujours que nous nous retirions des discussions pour le consulter », s’est justifié Mamy Rakotoarivelo qui espère aussi le retour au pays du président Ratsiraka dans l’intérêt du dialogue malgacho-malgache. 

Les ministres TGV montent au créneau et brandissent la menace d’arrestation. Marc Ravalomanana est accusé de ne pas respecter le projet de feuille de route qui retarde son retour au pays après les élections, une fois que le pays est apaisé. Les « déclarations de guerre » derrière les arguments de la loi et de la justice fusent, et démontrent une tension certaine chez l’autorité de facto. « Si Ravalomanana est un homme, qu’il vienne pour répondre de ses actes devant la justice ».

Les modérés fustigent la stratégie politique d’un mauvais conseiller du président en exil. « Profiter de la hausse des prix des PPN et du mécontentement  de la population ne l’aidera pas à s’échapper à la justice ». «  Ils annoncent le jour et l’heure de l’arrivée afin de mobiliser les gens à l’accueillir », « cela ne se fera pas, ce n’est pas la première fois qu’il annonce un retour imminent au pays ».

Cette fois-ci, la HAT fait preuve d’un certain affolement et promet une répression à toute forme de menace qu’elle qualifie de trouble à l’ordre public. Les responsables des forces de l’ordre sont prêts à appliquer la loi pour mâter toute velléité de trouble afin de maintenir l’ordre public de la HAT. Cette campagne de dissuasion devrait faire réfléchir le président en exil avant d’envisager un retour au pays.

La HAT et la mouvance Rajoelina adoptent une position radicale pour écarter Marc Ravalomanana des négociations sur la feuille de route de sortie de crise. Un retour au pays de celui qui a été renversé par coup d’Etat ébranle des putschistes qui allaient obtenir une légitimité par le premier projet de feuille de route de Simao. Ce retour coïncide en plus avec l’arrivée des médiateurs de la SADC pour la concrétisation de la dite feuille de route.

Déjà que la mouvance Ravalomanana réclame l’abstention de celui qui dirige la transition à la prochaine présidentielle, la limitation du pouvoir royal promis à Andry Rajoelina et la candidature de Marc Ravalomanana. Un régime totalitaire qui fait la loi et qui utilise la force comme il veut depuis deux ans ne cédera pas facilement.