jeudi , 25 avril 2024
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Des résolutions bien accommodantes mais qui ne satisfont pas tout le monde, enfin l’apaisement dans l’affaire de la FIGN et du fonds spécial donné par l’ancien président Ravalomanana. Le premier ministre de la HAT, Camille Vital s’est permis de donner quelques leçons aux gendarmes afin de redorer l’image de leur corps. Il préconise la discipline et la discrétion.

Le colonel Vital fait la leçon à la gendarmerie nationale

Le secrétaire d’Etat à la gendarmerie (SEG) a pu arracher des compromis pour mettre fin à la crise qui mettaient en opposition deux généraux proches de la HAT.  Des résolutions en neuf points ont été prises pour apaiser la situation. L’affaire est devenue nationale et a requiert l’intervention du premier ministre Camille Vital. Le colonel de l’armée régulière s’est pourtant gardé de s’impliquer ni de jouer un rôle d’arbitre laissant cette prérogative au SEG. « Rappelez-vous que nous sommes des militaires, il y a une discipline qui nous gouverne », a-t-il martelé.

La vraie leçon du premier ministre Vital concerne la gestion de la crise. Il pointe du doigt l’excès de médiatisation de ce différend qui opposait le commandant de la Gendarmerie, le général Bruno Razafindrakoto et son successeur à la tête de la Force d’intervention de la gendarmerie nationale (FIGN), le général Viennot Zafera. « Ce sont des histoires qui rapportent de l’argent aux journalistes (SIC), cela fait vendre les journaux », a déclaré Camille Vital. Finalement, ce ne sont pas les protagonistes qui organisent des conférences de presse à tout va qui y ont gagné mais des médias en quête de sensation. La crainte d’affrontements entre gendarmes ou d’une guerre livrée par le ministère de la Défense pour mâter le camp de la FIGN avait en effet tenu en haleine le public.

Résolutions internes

L’accord trouvé par le SEG est à appliquer comme un ordre et aplanir la crise née de la rivalité entre les généraux Razafindrakoto et Zafera. Le premier est maintenu à sa fonction de commandant de la Gendarmerie, l’équivalent de chef d’Etat-major. Le second se voit refuser sa démission et est confirmé à la tête de la FIGN. Le SEG, le général Ravelomanana de signaler que toute revendication ou ultimatum concernant l’éviction du commandant de la gendarmerie doit cesser. De même, toute déclaration à la presse et autres actes de provocation sont à proscrire. Une résolution lève toute sanction liée à l’affaire mais des mesures seront prises au cas où des gendarmes passeront outre. Ce qui n’a pas empêché les sous-officiers de la FIGN de quitter la salle en signe de protestation, un coup de feu aurait été tiré, dont la détonation a retenti à Fort Duchesne. La dernière résolution recommande à chaque gendarme d’accomplir au mieux son devoir afin de regagner la confiance des citoyens et des dirigeants.

Le général Zafera reproche au général Razafindrakoto, qui est son supérieur, d’avoir détourné la somme de 500 millions d’ariary alloué par le président Ravalomanana. Une commission d’enquête a été mise en place mais elle a tardé à livré les résultats. Le général Zafera et ses hommes de la FIGN avaient alors mis la pression aux autorités, allant jusqu’à poser un ultimatum. Réprimandé par les hauts responsables de l’armée, l’homme fort de Fort Duchesne a démissionné.  « Je ne veux pas faire la guerre, je ne vais pas vous amener à combattre », a-t-il déclaré a ses hommes. Plus tard, il a révélé que le ministre de la Défense lui a proféré des menaces de guerre. « Si on n’y arrive pas par le dialogue, on va recourir aux armes », lui aurait déclaré le général Noël Rakotonandrasana. « C’est indigne d’un ministre » a rétorqué le général Zafera.