vendredi , 3 mai 2024
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La solution malgacho-malgache est en train de se fabriquer. La HAT insiste sur ses faits accomplis mais accepte de bricoler une transition consensuelle et inclusive. En face, la mouvance Ravalomanana qui a été approchée par l’ESCOPOL ou alliés de la mouvance Rajoelina, propose des résolutions qui la soustraient de la main mise de la HAT. La situation n’est pas encore débloquée.

Le consensus avec l’inclusivité, la solution malgacho-malgache piétine

Le TGV a réagi face au rapprochement entrepris par ses alliés avec la mouvance Ravalomanana, la vraie, et veut défendre ses acquis et le contrôle du pouvoir. Par la voix de sa secrétaire nationale, Lanto Rakotomavo, ce jeune parti exige que les autres mouvances acceptent de facto les étapes unilatérales franchies par la HAT, estimant que c’est la seule base possible des discussions.

L’autorité de fait a vu l’inclusivité et le consensus qu’elle a revendiqués après la mise en place du parlement de la transition s’effondrer. Les politiciens racolés se sont ralliés à la mouvance Rajoelina ou désavoués par leur mouvance d’origine. Le régime Rajoelina est toutefois prêt à réessayer en ouvrant la porte aux vrais membres des autres mouvances.

Pas question de lâcher le perchoir au profit de Mamy Rakotoarivelo, le président légitime du congrès de la transistion. La HAT semble privilégier son nouvel allié, le transfuge Raharinaivo Andrianantoandro et les autres députés débauchés du TIM. La vraie mouvance Ravalomanana  devra proposer d’autres noms. Avec 26 membres du congrès de la transition, elle ne pèsera pas bien lourd dans une assemblée composée de 300 députés.

Pour Mamy Rakotoarivelo, l’essentiel n’est pas la période de transition mais l’après. Le représentant de la mouvance Ravalomanana fait une priorité l’apaisement politique et le retour au pays du président élu Marc Ravalomanana. Le dirigeant officiel du TIM insiste sur le fait que tous les membres de la mouvance devant intégrer les institutions de la transition doivent être nommés par le chef de file. C’est ce que redoute la mouvance Rajoelina qui fait de cette ouverture contrôlée une consolidation du pouvoir qu’elle a déjà bâti.

Les pro-Rajoelina qualifiés de modérés plaident pour un vrai dialogue afin de résoudre la crise. Pour l’ancien ministre Gibert  Raharizatovo, la « situation a été débloquée depuis la conférence nationale et le référendum ». Il met l’accent sur une méthodologie de négociation par étapes puisque la formule à 4 « n’a pas fonctionné à cause des alliances contre nature générant des blocages ». Il a aussi noté la présidence devenue légale du président Rajoelina qui a été consacré par la constitution. 

Le Monima se méfie de l’inclusivité fabriqué sans un réel consensus et appelle à la négociation. C’est une réponse aux sorties médiatiques de membres du CST qui ont acceptent volontiers d’ajouter quelques sièges de plus pour la mouvance Ravalomanana. Le camp Ratsiraka a déjà annoncé son refus d’intégrer les institutions mises en place de manière unilatérale. La mouvance Zafy tergiverse.

Marc Ravalomanana a appelé à l’apaisement dans un message adressé à ses partisans. « Il est temps de mettre fin aux conflits politiques en favorisant le dialogue et la réconciliation », a-t-il déclaré. Andry Rajoelina a quant à lui demandé de stopper la haine et la persécution. Malgré cette pointe d’ironie de la part du « nouveau roi » de Madagascar, il y a un appel au dialogue.