mercredi , 8 mai 2024
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La SADC a beau inviter onze forces politiques mais en réalité, il n’y en a que quatre. Et c’est toujours en rapport avec les quatre mouvances. La mouvance Rajoelina n’a pas de passé électoral autre que les municipales à Antananarivo. Après son coup d’Etat 2009, elle est légitimée en tant que force politique par la présence d’anciens candidats à la présidence de la république. En face, il y a le camp des trois présidents élus.

Le consensus est encore plus loin que Gaborone

Les autres sensibilités ont suivi l’autorité qui n’a pas réussi à légitimer une fausse transition consensuelle et inclusive. Finalement, il y un a rapport de force à deux dans le schéma politique malgache après deux ans de transition unilatérale et contestée : la mouvance Rajoelina et la nouvelle entité désormais appelée 3 mouvances. Cette réalité est brouillée par les onze invitations envoyées par la SADC.

Une divergence dès le départ

Pour l’énième rencontre de la dernière chance à Gaborone, les représentants de la mouvance Rajoelina seront plus nombreux. Ils sont en position de force si jamais il y a un vote. L’objectif est clair pour le néo parti TGV et ses alliés : conclure la feuille de route Simao qui donne le plein pouvoir à Andry Rajoelina à défaut de solution politique. « On y va uniquement pour signer la feuille de route dans le but de terminer la transition et d’avancer vers les élections qui verront l’implication de la communauté internationale », a déclaré un responsable du parti.

Les trois mouvances n’entendent pas les choses de cette oreille. Le voyage à Gaborone est perçu comme de nouvelles négociations pour résoudre la crise politique. Ce qui a changé c’est que le délai d’une transition de 24 mois n’a pas été respecté par l’autorité de fait. Entre-temps, Andry Rajoelina a organisé un référendum personnel qui ne lui a pas donné la reconnaissance internationale. L’utilisation de moyens démocratique pour légitimer un changement anticonstitutionnel de gouvernement n’est pas reconnue par l’Union Africaine.

Pour les mouvances Ravalomanana, Zafy, Ratsiraka, l’important est la mise en place d’une transition consensuelle avant l’organisation d’élection. La feuille de route Simao les intime à intégrer l’autorité sous le contrôle des auteurs du coup d’Etat en 2009. Le retour au pays des deux présidents est revendiqué alors que la HAT a renouvelé le NOTAM pour empêcher tout avion les ayant à son bord d’atterrir sur le territoire malgache.   

Les invitations envoyées par la SADC ont eu des échos chez les partis. Le TGV dénonce un crime de lèse-majesté en voyant que Andry Rajoelina n’est qu’un membre du parti. Le chef de l’autorité de fait avait pourtant imposé qu’on lui déroule le tapis rouge en tant que président de la transition pour qu’il fasse le déplacement à Gaborone. Les autres mouvances ont reçu une invitation. La mouvance Ratsiraka est dissociée de l’Arema qui sera conduit par Ange Randrianarisoa. Les faux TIM qui ont été débauchés par la HAT ont été désavoués.  

Dialogue national avec les quatre chefs de file

Le CNOSC, une plate-forme de la société civile, a prédit que Gaborone ne va pas apporter une solution à la crise. Suite à une réunion avec les forces politiques, elle a réitéré la tenue d’un dialogue national qui débouchera sur la rencontre des 4 chefs de file à Madagascar d’ici juillet 2011. Elle estime que l’organisation doit s’assurer la sécurité des deux anciens présidents en exil.

Lors de cette réunion, le juriste international Raymond Ranjeva a refait une apparition publique après avoir failli connaître la geôle de la HAT. Il s’est montré très sceptique pour Gaborone car « il n’y a pas de dossier à examiner et le délai est trop court ».

Raymond Ranjeva  estime qu’ « il faut se mettre dans le bain du dialogue, s’écouter et se comprendre ». Le dialogue de Gaborone n’a pas été préparé. « De mon expérience sur le plan international, je me pose des questions sur l’issue de cette feuille de route », a-t-il déclaré. Selon l’ancien juge du TPI, il y a une feuille de route mais non pas la feuille de route. Raymond Ranjeva s’attend à ce que le document soit sujet à du changement car il n’a pas reçu l’approbation de la SADC.