jeudi , 25 avril 2024
enfrit
Un reflet du sous-développement à travers un dimanche très chargé

Le dimanche du peuple malagasy

Le dimanche, les quartiers d’Isotry, d’Andavamamba, des 67 ha  sont des plus animés dans la Capitale. Bien que la dimanche soit une journée consacrée à la famille ou à l’église pour certains, il n’en demeure pas moins que c’est un jour comme les autres pour d’autres, vivant dans ces quartiers ou habitant loin, mais qui y viennent pour continuer de vendre le reste de leurs produits non écoulés de la semaine.


Si vous traversez ces quartiers le dimanche, la circulation y est très difficile, surtout le matin. Des vendeurs à la sauvette jalonnent les trottoirs et même une bonne partie de la voie publique réservée aux véhicules. En tout cas, on y rencontre des vendeurs de fruits et légumes frais, du poisson ou de la viande. Attention à vos yeux qui risqueraient de sortir de leur orbite en voyant les prix affichés le dimanche à ces marchés. Si les prix des produits  sont moins chers les autres jours de la semaine, le dimanche ils font l’objet de prix exorbitants. A l’instar du secteur formel, les vendeurs du dimanche majorent leur prix.


 A part les produits alimentaires, nombreux sont les produits de seconde main proposés aussi bien le dimanche que les autres jours. Ces produits sont divers: friperies , brocanterie, livres usés… et ils intéressent un large nombre de la population, aussi bien vendeurs que consommateurs. Ces vendeurs de produits de seconde main se rencontrent surtout dans ces quartiers cités supra les dimanches – jours auxquels  l’Administration leur laisse libre cours  pour se placer où ils veulent car les autres jours leur emplacement est réglementé pour faciliter la circulation.


Notons que ces vendeurs sont de tout âge. Travaillant en heure continue même le dimanche, ces vendeurs passent toute leur journée aux marchés, y déjeunent, en attendant d’éventuels acheteurs. Des fois, le marché est propice, des fois non. Ce qu’ils gagnent aujourd’hui est consommé aujourd’hui même pour les autres besoins domestiques. Leur  revenu n’est pas suffisant pour leur assurer une vie décente vu leurs habits au travail ou encore leurs petits stands de fortune. Ils n’ont pas non plus de loisirs vu leur temps consacré aux marchés (sept jours sur sept).


Tout cela pour dire que le dimanche du peuple malagasy est une journée banale. Les gens continuent de travailler sans relâche tandis qu’il y a une paupérisation de la population. Nombreux sont les jeunes qui se lancent dans ce secteur informel pour gagner rapidement de l’argent. Cependant, rares sont les familles qui arrivent à épargner car le peu qui est gagné est de suite consommé. Ce secteur marchand informel est en quelque sorte une soupape de sécurité pour les couches sociales les plus défavorisées car leur procure un revenu, même précaire, pour  survivre. . Leur cas devrait être considéré de près par les responsables afin d’améliorer leur niveau de vie, cela en les insérant dans le secteur formel. Tout cela reflète un problème de sous-développement: le chômage et  la création d’emploi.