samedi , 27 avril 2024
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La tension monte au sein du gouvernement de la HAT. Le ministre de la Défense nationale qui vient d’être limogé fait de la résistance. Le général Noël Rakotonandrasana « défend les acquis » et s’est présenté à son bureau à Ampahibe. Il a fait une sorte de démonstration de force très médiatisée et a laissé entendre qu’il pourrait refuser de partir, si c’était nécessaire.

Le général Rakotonandrasana défie le premier ministre colonel Vital

Le général Noël Rakotonandrasana ne s’est pas plié aux ordres du colonel Vital qui l’a limogé. Le ministre de la défense nationale de la HAT n’a pas apprécié la manière de son éviction. « Je n’ai pas été au courant que j’allais être limogé », s’énerve-t-il. L’ancien chef des mutins de 2009 est habitué à transgresser l’ordre établi quand cela ne convient pas à ses convictions. « Pour le moment, je reste là… Il y a un conseil qui va se réunir pour voir comment sortir de la situation », explique le général Rakotonandrasana. « S’il est nécessaire de dire non, je ne vais pas partir mais on va d’abord régler notre problème », prévient-il.

Le ministre de la Défense de la HAT attend la confirmation de l’appui des différents corps de l’armée avant de camper officiellement sur sa position. « Si tous disent que l’on continuent, nous continuerons. Il y a encore des tractations ici et là mais il n’y aura pas d’affrontements », affirme le général Rakotonandrasana. Il revendique le statut d’homme fort du pays : « si je décide de rester, personne ne pourra m’en empêcher ». Le ministre limogé est un brin provocateur à l’endroit de celui qui l’a évincé pour prendre de manière provisoire son fauteuil, le premier ministre Camille Vital. « Qu’il vienne ici pour prendre son poste », dit-il avant de lâcher qu’il pourrait toutefois faire la passation de service.

Ce serait le colonel Vital qui fait un petit coup d’Etat contre celui qui a mené l’armée à se révolter contre le président élu Marc Ravalomanana et porter au pouvoir l’autoproclamé président de la Haute Autorité de la Transition, Andry Rajoelina.  Le général Rakotonandrasana met au défi le premier ministre d’aller au bout de sa logique : si la faute avérée est la préparation d’un coup d’Etat, elle doit faire l’objet d’une sanction adéquate. De nombreux opposants ont été emprisonnés par la HAT pour dix fois moins que cela. « Il (le colonel Vital) aurait du sortir un mandat (d’arrêt) », tance le ministre de le général ministre limogé.

Noël Rakotonandrasana reconnaît qu’il a participé à des réunions dont le but est de donner une suite et un soutien à la sortie de crise. Il a assuré que les forces armées n’ont pas l’intention de prendre le pouvoir. « Un directoire militaire n’est pas une solution adéquate à la conjoncture actuelle », estime l’ancien ministre. Il dément être dans un présumé complot qui  impliquerait l’ancien premier ministre de la HAT, Monja Roindefo. 

« De mon éviction, je n’en fais pas un problème. Mais si je suis limogé aujourd’hui, qui le sera demain ». Selon Noël Rakotonandrasana, la HAT l’a limogé car il a parlé ouvertement des choses qui ne vont pas. « Quand une personne dit la réalité, il faut la limoger, c’est cela qui est grave », dit-il. Il dénonce du laxisme dans la gestion dans affaires de l’Etat.  Le général Rakotonandrasana regrette que l’on essaie d’induire en erreur le président de la HAT. Andry Rajoelina pourrait selon lui « lâcher le peuple ».