vendredi , 26 avril 2024
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L?assainissement au niveau des cités universitaires d?Antananarivo a démarré en trombe, occasionnamt même une émeute le 17 mars.

Le malaise dans les cités universitaires

Un bâtiment et des voitures incendiés au milieu d’un vacarme. Un employé kidnappé. Il y a longtemps que l’université de la capitale malgache, Antananarivo, n’a pas connu pareil débordement. Mais depuis le 17 mars, à la suite de la mise en œuvre de l’assainissememt des cités universitaires – un assainaissement qui vise en définitive à donner la possibilité à des nouveaux étudiants d’avoir accès à des logements universitaires – l’histoire se corse.


Des occupants non étudiants des cités universitaires, pour permettre à d’autres de s’installer dans ces logements, devraient être évacués. On les appelle, dans le jargon du milieu,  » population non-universitaire « . Sauf que parmi ceux qui devraient quitter les cités, dans le cadre de cet assainissement, des étudiants se sentiraient lésés. La situation est d’autant plus compliquée que les vieux démons du tribalisme avaient très vite pris le dessus. Pour le ministre de l’enseignement supérieur, Théodore Ranjivason, il y a anguille sous roche. Des manipulateurs, forcément étrangers au monde universitaire, seraient dans les parages, afin de téléguider des émeutes. Ce sont des étudiants issus des provinces lointaines, notamment côtières, de Madagascar en effet qui ont, en premier, secouer le cocotier, soupçonnant une certaine marginalisation dont ils feraient l’objet.


Le malaise, en réalité, est lié à une question qui mériterait d’être étudiée à fond. Environ 2000 demandes de logement universitaire ont été enregistrées au niveau du service logistique, le CROUA (Centre régional des œuvres universitaires d’Antananarivo), alors que la quasi totalité des logements sont déjà occupés. La capacité d’accueil des cités universitaires, cependant, est estimée à un peu moins de 5000. La décision d’entamer l’assainissement durant l’année universitaire, malgré les justifications, est jugée imprudente. Car beaucoup se souviennent encore que, quelques années auparavant, le premier assainissement au niveau de l’université de la capitale qui, a priori, était une réussite, a été entamé en pleine période de vacances. Ce qui, naturellement, avait contribué à réduire le risque de résistance. Depuis cette époque, ainsi, la population universitaire avait été sensiblement réduite, passant de quelque 40.000 étudiants à environ 15.000 actuellement.


Les étudiants eux-mêmes, face à la situation actuelle, sont profondément divisés. Certains d’entre eux, depuis la conception de ce projet d’assainissement, ont ouvertement soutenu cette idée. D’autres, arguant le droit de tout étudiant non originaire d’Antananarivo d’avoir accès aux cités universitaires, tentent par diverses moyens de militer pour obtenir le statu quo. Un état de fait qui, aujourd’hui, a débouché sur un acte violent. Mais le ministre de l’enseignement supérieur a tendu la main aux étudiants. Promettant, dans le même temps, la continuation des négociations.