samedi , 4 mai 2024
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Depuis quelques semaines, le Premier ministre de la Haute Autorité de la Transition se trouve dans une mauvaise passe. Son parti se démène pour lui apporter le soutien nécessaire.

Le Monima déploie les grands moyens pour défendre Monja Roindefo

Monja Roindefo est complètement désarçonné. Il est menacé de l’intérieur du régime de Transition comme de l’extérieur. Le parti Monima dont il est le président national tente de déployer un maximum d’effort pour le sauver.

Pour les principaux leaders du parti Monima, la nomination de Monja Roindefo en tant que Premier ministre de la Transition fait partie des « acquis » du mouvement populaire qui a débouché sur la chute de Marc Ravalomanana en mi-mars.

« Monja Roindefo a fait face à la répression du 7 février, il a su convaincre les militaires par la suite à se retourner contre Marc Ravalomanana », s’exclame le coordinateur national du Monima. Pour lui, il est hors de question de songer à remplacer l’actuel chef du gouvernement.

Pour lancer sa campagne tous azimuts, en vue de défendre Roindefo, le Monima a organisé une réunion publique dans une salle de fête municipale d’Antananarivo. Une résolution a été prise au terme du rassemblement. 

L’initiative était, pour le parti, plus qu’opportune surtout à un moment où l’on parle de  plus en plus de la nécessité de retourner à la table des négociations.
A compter du 6 octobre en effet, le groupe des médiateurs internationaux envisage de trouver la meilleure solution pour mettre un terme à la crise malgache. Une réunion est programmée à Antananarivo dans ce sens. La pression est très forte pour les mouvances politiques, et plus spécifiquement pour Andry Rajoelina, qui vient d’essuyer un camouflet international au siège de l’ONU, et son Premier ministre Monja Roindefo.

Le parti Monima dévoile alors ses batteries. La résolution d’une réunion du parti avec quelques groupements politiques locaux a ainsi préconisé l’interdiction d’entrée sur le territoire malgache des représentants de la Communauté de développement de l’Afrique Australe (SADC). Car ce groupement était à l’origine d’une motion d’ordre qui a interdit la prise de parole de Rajoelina à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, le considérant comme étant une personnalité « sans qualité… issue d’un gouvernement putschiste ».

Ainsi, « Le Monima appelle la population à refuser le séjour d’une délégation de la SADC à Madagascar » note le coordinateur du parti. Une déclaration qui frise l’incitation à la violence. « Nous demandons à la population de venir protester avec des banderoles à l’aéroport si des représentants de la SADC viennent à Madagascar pour la réunion du 6 octobre » affirme un autre dirigeant Monima. 

La crise de 2009 a été en tous cas une occasion pour Monja Roindefo de sortir son parti des oubliettes. Ce parti fondé par Monja Jaona n’avait plus les moyens de s’imposer sur l’échiquier politique national. Lors de la dernière élection présidentielle de 2006, Monja Roindefo n’avait pas pu engranger 1% des suffrages exprimés. Sans doute, compte-t-il faire mieux si tant est qu’une autre occasion se présente.