samedi , 27 avril 2024
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Les auteurs du coup d’Etat militaro-civil de 2009 redoutent le retour au pays du président en exil Marc Ravalomanana et s’y opposent avec fougue. La HAT et l’armée ont pris le pouvoir de manière anticonstitutionnelle et tentent de le conserver en bafouant les recommandations de la SADC et de la communauté internationale pour la mise en place d’une transition démocratique vers les élections.

Le retour de Marc Ravalomanana affole la HAT et son armée

La mouvance Ravalomanana avait déjà annoncé que le retour au pays du président en exil allait être recommandé par la SADC suite aux discussions sur la feuille de route Simao à Gaborone. Une information qui a été démentie avec fougue par la HAT qui ne voulait pas admettre que le premier document devait être amendé, introduisant l’inclusivité et le consensus, avant d’être validé par l’organe de décision de la SADC.

La double déclaration des forces armées et du chef de l’autorité  a été décryptée par Mamy Rakotoarivelo, chef de la délégation de la mouvance Ravalomanana. « La déclaration des forces de l’ordre est dictée par la HAT, ce n’est pas étonnant, rapporte-t-il. Nous avons sollicité l’armée à participer à la réunion de Gaborone mais ils ont dit que c’est l’affaire des politiciens ». Après les résolutions de Sandton, l’armée a changé d’avis et reprend une position politique pro-HAT. Le communiqué lu par le chef de l’Etat-major fait d’une opposition ferme au retour au pays du président Ravalomanana et la détermination de prendre les mesures nécessaires  si cela se produit.

Face à ce qui ressemble à une déclaration de guerre, la mouvance Ravalomanana dénonce. « L’armée a participé au coup d’Etat en aidant Andry Rajoelina, or ce que la SADC a donné est une solution politique à un problème politique » a réagi Mamy Rakotoarivelo. « Une partie de l’armée malgache est à la solde de la HAT, elle bénéficie des avantages induits du fait de cette transition de facto », a-t-il ajouté.

Andry Rajoelina n’est pas prêt d’affronter aux élections celui qu’il a renversé avec l’aide d’une frange de l’armée et revient sur sa parole d’accepter avec sa sagesse et dans la sérénité les résolutions du Sommet de la SADC à Sandton. « Après Gaborone, Andry Rajoelina avait annoncé qu’il était disposé à appliquer la décision de la SADC », rappelle Mamy Rakotoarivelo.

« Nous n’étonnons pas de la volte-face de Andry Rajoelina, il avait déjà renié sa propre signature », souligne le chef de la délégation Ravalomanana. « Le retour au pays du président Ravalomanana va apporter le calme », a-t-il réitéré.

Par leur déclaration politique, l’inhabituelle alliance armée-gendarmerie-police nationale croit-elle être en 2009. Elle accuse les opposants aux autorités de facto de créer des troubles contre l’ordre public par leurs manifestations non autorisées et les petites accusations de terrorisme  et de mutinerie, d’incitation à la violence et à la haine, un discours complètement déphasé en juin 2011 vu la répression militaire et judiciaire.

Les forces armées qui ont reçu pas mal de considération matérielle de leur présumé chef suprême trouvent-elles que la vie est assez en agréable et qu’il n’y a pas de raison que cela change. L’analyse politique des hommes en treillis sur le retour à la normale de la vie de la nation depuis le début 2011 n’est pas partagée. Madagascar marche vers une dictature militaro-civile, tout naturellement.