mardi , 7 mai 2024
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Une fois encore, la SADC n’a pas pris de décision sur la situation politique à Madagascar. Le communiqué du Sommet des chefs d’Etat à Windhoek laisse place à des interprétations contradictoires. Le régime HAT-TGV crie victoire estimant que la feuille de route Simao qui lui est particulièrement favorable n’a pas été remis en cause. Les autres mouvances martèlent que tout se décidera après les négociations annoncées entre les parties.

Le statu quo et toujours de la divergence après le Sommet de la SADC

Finalement, le 20 mai 2011 ne sera pas une date historique pour Madagascar. Le sommet de la SADC a noté l’évolution de la feuille de route rapportée par le médiateur Chissano mais n’a pas pour autant pris une décision. Il faut croire que ce document de sortie de crise n’est pas encore assez évolué, du moins dans son application. Le secrétaire exécutif de la SADC, Tomaz Salomao, a parlé d’un « dernier effort à faire ». Un discours qui ne permet pas beaucoup d’espoir vu que la SADC a déjà organisé « une réunion de la dernière chance » à Pretoria sans arriver à une solution.

L’effort en question sera de réunir les protagonistes de la crise malgache. Dans son communiqué final, le Sommet « a chargé le président de la SADC, le président de la Troïka et le médiateur de la Sadc sur Madagascar, de convoquer dans les meilleurs délais, une réunion avec toutes les parties prenantes malgaches ». Le rendez-vous  se tiendra au siège de la communauté régionale à Gaborone, Botswana. La SADC « réitère la nécessité d’un processus ouvert à tous en vue de trouver une solution durable aux défis que connaît le pays ». 

Le président en exil Marc Ravalomanana a fait part de sa disposition de se rendre à Gaborone pour d’ultimes négociations. Son porte-parole insiste sur « les négociations et la signature de ce qu’on a convenu » qui selon lui « constituent la solution pérenne pour la sortie de crise ». Andry Rajoelina a déjà annoncé qu’il viendrait si on l’invitait à venir. Mais le chef de l’autorité n’entend pas s’y rendre si on ne lui déroule pas le tapis rouge. Il viendrait en tant que président de la transition et non pas chef de file de sa mouvance.

Les TGV ont déjà fêté la victoire vendredi 20 mai, croyant que la feuille de route Simao leur a permis de valider le pouvoir après avoir bidouillé les institutions de transition. Pour le parti qui a pris le pouvoir central par les municipales à Antananarivo et un coup d’Etat militaro-civil, le gouvernement Vital II est l’ouverture des institutions de la HAT sont des faits accomplis dans le cadre de la feuille de route et qui ne sauraient être remis en cause. 

« Le communiqué de la SADC est ambiguë, flou mais clair… cela signifie que la feuille de route est adoptée», avance un responsable du néo-parti TGV. « Le rendez-vous de Gaborone sera consacré pour convaincre les trois mouvances d’intégrer la feuille de route », a-t-il déclaré. Le parti de Rajoelina invite les partis à signer officiellement la feuille de route HAT-Simao le 06 juin 2011. Pour la HAT et ses alliés, les « parties » invitées  à se  rendre à Gaborone seraient les 11 forces politiques qui ont paraphé la feuille de route.

Fetison Andrianirina de la mouvance Ravalomanana s’est dit surpris de la réaction des TGV et de la mouvance Rajoelina qui crient victoire. « Les différentes parties prenantes doivent se rencontrer à Gaborone, ce qui veut dire que les négociations doivent se poursuivre », a-t-il souligné. Pour le plus célèbre prisonnier politique de la HAT, « la consensualité et l’inclusivité ne sont pas valables » tel qu’elles sont fabriquées par l’autorité de fait. Il estime qu’il faut revoir la copie pour la feuille de route afin qu’une transition neutre se mette  en place pour organiser des élections neutres.