dimanche , 28 avril 2024
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L’Union Africaine, dans le cadre du Groupe international de contact envoie un message clair à Andry Rajoelin et à la HAT en exigeant une réunion entre les quatre chefs de file de mouvance à Addis Abeba. La rencontre aura lieu 3 jours après l’atelier national de consensus que les autorités va organiser pour enterrer définitivement la charte de Maputo et prétendre à une solution malgacho-malgache. Madagascar va-t-il pour autant échapper à une règle conventionnelle qui condamne les coups d’Etat de tout genre et détermine le retour à l’ordre constitutionnel.

Les 4 mouvances convoquées à Addis Abeba : l’UA maintient la pression sur Andry Rajoelina

Les membres de la HAT ont beau mépriser l’Union Africaine et la SADC qu’ils accusent d’être une sorte de syndicat de dictateurs, Madagascar ne sera jamais un membre de l’Union… Européenne. En insistant dans une voie unilatérale pour sortir de la crise politique, Andry Rajoelina et ses alliés mise sur la réussite d’un test démocratique à savoir l’organisation d’un scrutin transparent pour convaincre l’Europe, le principal bailleur de fonds du pays. L’offensive diplomatique devra par la suite persuader les Nations-Unies. Mais voilà que l’Union Africaine ne se laisse pas faire et maintient la pression. A Addis Abeba, une réunion entre les quatre chefs de file de mouvance devra obligatoirement aboutir à un consensus pour mettre en place une transition inclusive. Le Conseil de la Paix et de la Sécurité (CPS) exige la présence des Rajoelina, Ravalomanana, Ratsiraka et Zafy qui seront chacun accompagné d’une petite délégation de 4 personnes.

Comme les trois mouvances ont déjà annoncé qu’elles ne vont pas participer à l’atelier de la HAT, Andry Rajoelina pourrait aussi maintenir sa position sous la pression de ses alliés. Le jeune président de fait a toutefois répété à plusieurs reprises qu’il n’est pas contre les consultations qui mènent à une sortie de crise. Il fallait toutefois y comprendre que cela revient à accepter sa feuille de route personnelle et ses préalables. En tout cas, la HAT risque de perdre la bataille préélectorale si leur chef revient à la raison, et à sa charte de valeur, en reconnaissant un accord qu’il a signé. Ramtane Lamamra, président de la CPS de l’Union Africaine prévient que l’absence de l’un des chefs de file annulerait la réunion. Ce qui signifie que le GIC aurait épuisé les recours pour obliger les mouvances politiques de Madagascar à mettre en place un gouvernement d’union nationale afin de préparer des élections démocratiques pour le retour vers l’ordre constitutionnel. Les mesures de sanctions pourraient tomber dès le 17 mars 2010, soit le jour d l’anniversaire de la prise du pouvoir par le maire d’Antananarivo.

Pourquoi la communauté internationale ne veut-elle pas reconnaître Madagascar, comprenez la HAT et son autorité de fait, un an après. Il y a certes un schéma classique, une attitude adopter envers les pays où il y a un changement anticonstitutionnel de gouvernement. La réconciliation nationale, la conférence nationale pour trouver le consensus, un gouvernement d’union nationale pour préparer les élections…. Madagascar aurait pu être privilégié avec une charte de transition consensuelle et inclusive. De plus, Andry Rajoelina a été gâté puisque ladite charte signée à Maputo ne l’aurait pas empêché de se présenter à l’élection présidentielle. Or, deux raisons majeures devraient empêcher l’auteur du « coup d’Etat militaro-civil » de prétendre à rester à la tête du pays par la voie des urnes.

D’abord, les responsables d’une transition ne devraient pas se présenter aux élections après avoir pris le pouvoir. Ensuite, un président qui doit modifier la Constitution de la République pour valider sa candidature n’est pas légitime. Rabaisser l’âge requis pour être président a le même effet qu’ajouter un ou plusieurs mandats de plus. Si Andry Rajoelina fait profil bas et attendre son heure pour se faire oublier avant de prétendre à la magistrature suprême, son plan pourrait fonctionner avec le temps. Etre élu maire et propulsé chef d’Etat, cela donne forcément goût au pouvoir. Hors du schéma de Maputo, Andry Rajoelina sera toujours un président de crise qu’il soit à la tête de la HAT ou celle de la République.