jeudi , 25 avril 2024
enfrit
Au fond, les populations initiales de la région Océan Indien ont des origines similaires. Chacun désire retrouver, quelque part, sa racine. Le besoin de se retrouver de temps à autres pour partager un moment entre îliens se faisait sentir peu à peu.

Les jeux des îles, une occasion de se retrouver entre gens de même racine

Les septièmes jeux des îles, qui se sont déroulés à Antananarivo, du 9 au 19 août dernier, étaient un franc succès.


Quelque 2000 athlètes issus de Madagascar, de Maurice, des Seychelles, des Comores et de Mayotte se sont donnés rendez-vous dans la capitale malgache. 16 disciplines sportives en ont été concernées. 10 sites ont accueilli les diverses compétitions.


Le succès des jeux se lit à deux degrés. D’abord les athlètes malgaches sont sortis grands vainqueurs en raflant 236 médailles dont 101 en or, tout en battant dans le même temps le record détenu jusqu’alors par La Réunion qui a récolté, en 1998, quelque 80 médailles d’or.


Aujourd’hui, la population indianocéanique prend de plus en plus conscience de la nécessité de la recherche de son identité. Toutes les îles de l’Océan Indien ont une part de population d’origine malgache. Les Réunionnais sont, actuellement, convaincus que les premiers habitants de l’ancienne île Bourbon, devenue plus tard l’île de la Réunion, sont originaires de Madagascar.


A Maurice, des anciens esclaves de Madagascar sont devenus, au fil des années et des siècles, des autochtones. Des immigrants venus de la Grande Ile se sont également sentis chez eux aux Comores et à Mayotte depuis plusieurs générations.


Les jeux des îles sont malgré tout une compétition sportive qui suscite souvent la passion. C’est dans la ferveur populaire que la septième édition s’est tenue dans la capitale malgache. Pendant dix jours ils ont attiré une foule immense.


Le volet culturel est toutefois souvent relégué au second plan. Certains regrettent cet état de fait alors que la rencontre devait avoir entre autres objectifs de tisser davantage le lien entre les populations des îles. Un athlète comorien a même estimé que, en raison de la passion pour la compétition, «certains supporters malgaches ont des comportements qui frisent le racisme». Un membre du comité d’organisation parle toutefois d’ «exception qui confirme la règle», car le mot d’ordre a été la «fraternité». 


Pour la première fois, par ailleurs, un camp des jeunes a été instauré à l’occasion des jeux des îles. Il réunit justement des jeunes de 14 à 22 issus de toutes les îles participantes aux jeux. Ses principales activités avaient trait à la sensibilisation sur la lutte contre le VIH-Sida, sur la protection de l’environnement et à la musique. Le camp des jeunes est ainsi une occasion de se pencher sur l’aspect culturel de la rencontre.


Pour les habitants d’Antananarivo, les jeux étaient essentiellement une occasion d’euphorie et de fierté nationale. L’organisation de la septième édition des jeux des îles a été une réussite pour les nationaux. Elle a en effet nécessité d’importants moyens, à tel point que toutes les autorités étaient impliquées d’une façon ou d’une autre dans l’organisation des jeux.