mardi , 14 mai 2024
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Les responsables des forces de l’ordre, le ministre de la Sécurité intérieure et celui de la Défense s’accordent à dire que des mesures spécifiques seront prises pour rétablir la sécurité dans le pays. La psychose du terrorisme touche… les forces de l’ordre, épargnant la population qui ne se sent pas menacée dans un conflit à caractère politique.

Lutte contre le terrorisme : des mesures de sécurité à renforcer

Même si le scepticisme n’est pas toujours levé sur l’existence de 3000 voire 6000 bombes artisanales, le ministère de la Sécurité intérieure décide de renforcer les mesures de sécurité. Organès Rakotomihantarizaka s’excuse par avance auprès de la population du désagrément que cela pourrait causer. En tout cas, la présence policière la nuit a été renforcée en réponse aux menaces terroristes.

« Ce sont des pratiques policières habituelles mais que, cette fois-ci, nous avons décidé de renforcer », souligne le ministre de la Sécurité intérieure du gouvernement de transition. « On va procéder à des contrôles et des fouilles des véhicules, que ce soit dans la malle ou dans l’habitacle. Tout véhicule, suspect ou pas, est susceptible d’être arrêté et contrôlé. Ce qui est nouveau, ce sera la fouille.

« Nous demandons la coopération des citoyens et des usagers de la route », s’excuse Organès Rakotomihantarizaka. Le premier dispositif n’a pas été du tout efficace puisque des bombes ont été retrouvées dans plusieurs endroits même si celles-ci n’ont pas explosé. L’opinion fait pression sur les forces de l’ordre afin que de vrais terroristes soient arrêtés. Les priorités des enquêteurs ont semé le doute : trouver des commanditaires qui ont un objectif politique précis. 

Pour le ministre de la Défense nationale, des mesures strictes seront à prendre car la situation a dépassé le seuil de l’acceptable. « La ville d’Antananarivo est déjà zonée, il y a des endroits où sont postées les forces de l’ordre, il y aura des voitures qui sont prêtes pour une intervention », explique le colonel Rakotonandrasana. Selon lui, des rondes seront effectuées mais le véritable objectif reste l’arrestation des poseurs de bombes.

Quatre jours après les actes terroristes dont l’identité des instigateurs et les motivations politiques prêtent toujours à discussion, les militaires se sont enfin manifestés. « Chaque chose en son temps, se justifie le ministre Rakotonandrasana. Si l’on prenait notre responsabilité très vite, vous nous auriez reproché de ne pas respecter les droits de l’homme ».

Les mesures de sécurité seront renforcées dans toute l’île. Dimanche dernier, des détachements militaires ont fait des descentes dans les bas quartiers. Une mesure de dissuasion et d’avertissement que les habitants n’ont pas forcément compris.

Sur la question de la sécurité intérieure, la HAT met sa crédibilité en jeu, en tant que pouvoir. Toute la propagande sur l’arrestation de politiciens présumés commanditaires d’attentats ne cache pas l’insécurité qui sévit en particulier dans les zones rurales. Le terrorisme politique à Antananarivo tourne à l’obsession faisant oublier l’essentiel, la sécurité des citoyens au jour le jour, sur tout le territoire.