mercredi , 11 décembre 2024
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Antananarivo 26 janvier 2009, le maire d'Antananarivo, la capitale, terrorise la population. En effet, à la tête d'un véritable commando, le maire et ses partisans ont saccagé la radio nationale, la télévision nationale et dirige sa troupe vers différents bâtiments nationaux et privés dont certains appartiennent au chef de l'Etat Marc Ravalomanana pour piller et saccager.

Madagascar: le maire d’Antananarivo, la capitale, saccage la ville

 

Antananarivo 26 janvier 2009, le maire d’Antananarivo, la capitale, terrorise la population. En effet, à la tête d’un véritable commando, le maire et ses partisans ont saccagé la radio nationale, la télévision nationale et dirige sa troupe vers différents bâtiments nationaux et privés dont certains appartiennent au chef de l’Etat Marc Ravalomanana pour piller et saccager.

 

Hier encore, la population exaspérée demandait des sanctions contre le maire. De retour d’urgence d’un voyage en Afrique du Sud, le président malgache, Marc Ravalomanana, a été accueilli en héros à l’aéroport d’Ivato par une foule immense lui demandant des sanctions contre le maire de la capitale. Un cortège de 10km s’est ainsi formé de l’aéroport jusqu’au centre ville réclamant le départ du maire à coup de slogans.

 

Le président a dénoncé toute forme de coup d’Etat et demandé au gouvernement de rétablir l’ordre. « Jusqu’ici, a-t-il indiqué, j’ai fait exprès de ne rien dire car les querelles, cela existe toujours et il y avait d’autres priorités… » Lors d’un récente interview, il avait en effet répondu à la rumeur en indiquant clairement qu’il n’avait aucune intention d’arrêter le maire de la Capitale tant que les actions de celui-ci restaient dans la légalité. « Mais il y a une limite à tout, a-t-il déclaré ce soir, nous avons notre Constitution…»

 

Le parti présidentiel TIM, par la voix de son secrétaire général, avait demandé à ses troupes de rester sereines et de continuer à s’atteler aux tâches de reconstruction et de modernisation du pays sans répondre aux perturbations du maire.

 

Depuis plusieurs semaines en effet, le maire de la Capitale, Andry Rajaoelina, multiplie les appels à manifestation dans sa ville, réclamant la démission de certains ministres, mais surtout la ré-ouverture de sa chaîne de télévision privée: VIVA-TV. Celle-ci avait été fermée provisoirement suite à la diffusion répétée et en intégralité, le 13 décembre dernier, d’une interview de Didier Ratsiraka, celui-là même qui, après avoir pillé le pays pendant des années, et appelé à la guerre civile en 2002, s’était enfui vers la France où il réside toujours.

 

De là, malgré le devoir de réserve que lui impose l’Etat français, il avait réalisé une interview dans laquelle, notamment, il appelait à la désobéissance civile. La diffusion de cette interview dans son intégralité avait été jugée comme susceptible de troubler l’ordre et la sécurité publique et provoqué la fermeture de la chaîne privée appartenant au maire.

 

Dans cette affaire, qui est montée en épingle par le maire lui-même, ce qui semble perturber la population c’est la participation de plus en plus remarquée au côté du maire de personnalités connues comme proches de Didier Ratsiraka.

 

En arrière plan, ce qui exaspère également la population, c’est que le maire semble avoir, depuis plusieurs mois, complètement délaissé les affaires courantes de sa ville, multipliant les fêtes et inaugurations futiles, il a laissé, par exemple, les ordures s’empiler dans les rues.