samedi , 4 mai 2024
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Le président Ravalomanana a confirmé son retour au pays le samedi 19 février 2011 dans le but d’assister à la recherche de la solution pour sortir le pays de la crise. Excédée que la campagne d’intimidation et de dissuasion n’ait marché, les « putschistes » au pouvoir crient à la provocation et annoncent des « mesures » contre ce président qu’ils pensaient avoir maintenu en exil.

Marc Ravalomanana : « I’ll go back to Madagascar »

Lors d’une conférence de presse par visioconférence, Marc Ravalomanana en exil en Afrique du sud a rappelé qu’il était toujours le président de Madagascar, élu en 2007 selon constitution malgache. « Je serai de retour à Madagascar » a-t-il confirmé, exhibant son billet d’avion pour illustrer son propos. Ce retour au pays est motivé selon lui par la participation à la recherche de solution politique. Il coïncide en effet avec la venue des médiateurs pour la finalisation et la concrétisation d’une feuille de route.

Pour Marc Ravalomanana, seule un dialogue entre malgaches peut résoudre la crise. « Il n’y aura pas de reconnaissance internationale tant que nous malgaches ne discutions pas entre nous », a-t-il insisté. La mouvance Ravalomanana espère un verdict des urnes pour décider si leur leader victime d’un coup d’Etat-miltaro civil a été effectivement rejeté par l’ensemble de la population malgache.

Si au départ Andry Rajoelina voulait écarter tous les anciens présidents annonçant que lui-même n’était pas candidat à la présidentielle, les choses ont changé. Il est certes devenu chef d’Etat par une élection municipale, aidé par ses administrés et des militaires qu’il qualifiera de « pirates », mais est devenu chef légal de la transition par un référendum maîtrisé de bout en bout et aménageant la Constitution pour lui permettre d’être présidentiable.

La nouvelle question est donc de savoir si tous les protagonistes de la crise doivent se présenter à la présidentiel. Marc Ravalomanana a déclaré ne voir aucun un inconvénient à la candidature de Andry Rajoelina et veut l’affronter aux élections. Ce qui n’est pas le cas de l’auteur du changement anticonstitutionnel de gouvernement en 2009 qui veut écarter à tout prix son rival.

Pour le chef de l’autorité de facto, le retour au pays de celui qu’il a renversé avec l’armée est « une provocation ». Il ose l’amalgame avec un retour inimaginable en Tunisie de Ben Ali ou de Mobarak en Egypte, prétendant que la révolution arabe a pris exemple sur le coup d’Etat malgache par un maire autoproclamé président.

Une nouvelle fois, Andry Rajoelina menace d’utiliser l’armée contre le président Ravalomanana et parle de rapport de force. En 2009, « il était en position de force, il avait le pouvoir entre les mains, mais il a fui, aujourd’hui oserait-il revenir », a tancé le jeune maître du pays.  « Le pouvoir va prendre ses responsabilités » a-t-il réitéré en qualifiant le président élu de « personne condamnée ».

La HAT redoute surtout si la frange de l’armée légaliste se réveille de sa torpeur et se rebelle contre les putschistes en prenant fait et cause pour le président revenant. Le ministre de la défense de la HAT promet des sanctions voire l’exclusion à tous les militaires qui manifesteraient une allégeance au dernier chef suprême des armées. C’est le branle-bas de combat dans les rangs des putschistes qui voient leur régime en danger. Une démonstration d’autorité est à prévoir, si Marc Ravalomanana refoule effectivement la terre malgache.