samedi , 4 mai 2024
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Le président évincé Marc Ravalomanana s’est fait discret après la rencontre d’Addis Abeba pour laisser le champ libre au tout nouveau co-président de la transition, Fetison Andrianirina. En marge de Maputo III, il s’est à nouveau exprimé, rappelant que le but ultime reste les élections, s’inquiétant de la conséquence de l’enlisement de la crise politique sur le petit peuple.

Marc Ravalomanana : le gouvernement et les élections rapidement

A l’instar des deux autres chefs de file de mouvance présents à Maputo du 04 au 08 décembre 2009, Marc Ravalomanana a dénoncé la volonté de blocage des autorités de fait à propos de la mise en places des organes et institutions de la transition. « Même si on a essayé de convaincre la mouvance Rajoelina de venir, elle n’est pas venue… J’imagine l’inquiétude des malgaches quant à l’issue de cette crise politique », a-t-il déclaré. Les trois mouvances ont souligné la conséquence grave et dangereuse  pour l’état malagasy face à la persistance  du blocage dont l’auteur et la mouvance Rajoelina.

La solution immédiate à prendre et définie lors de ce Maputo III reste la formation de l’équipe gouvernementale du premier ministre de consensus, Eugène Mangalaza. « J’espère la mise en place rapide du gouvernement de la transition afin d’avancer vers les élections que tous les malgaches attendent », confie Marc Ravalomanana. Il regrette le manque de considération que les autorités malgaches éprouvent pour les médiateurs, en l’occurrence Joachim Chissano. « C’est nous qui avons besoin de lui, dit-il. On sait que les sanctions qui menacent Madagascar sont imminentes, c’est le petit peuple qui en souffrira le plus ».

Selon Marc Ravalomanana, le chemin est encore long pour que le pays retrouve  grâce auprès de la communauté internationale. « Il ne suffit pas de nommer les trois présidents (SIC) et c’est fini, prévient-il. Il faut absolument que le gouvernement de consensus soit mis en place, prions Dieu que cela puisse se faire ».

Le pouvoir au peuple

Marc Ravalomanana, relativise sur l’importance de la transition elle-même, concentrant son intérêt sur l’après. « Nous devons travailler ensemble pour faire réussir la mission de la transition : celle d’organiser les élections », insiste-t-il. Et d’ajouter : « Il faut que le pouvoir revienne au peuple, c’est à lui de choisir son dirigeant », martèle le président évincé par un coup d’Etat militaro-civil. Il estime que ces élections devront se faire dans les normes afin que les crises ne se répètent plus.

Marc Ravalomanana met en avant les conséquences de ces troubles cycliques. « Nous avons récolté les résultats des financements, tout est détruit en une seule année», se désole-t-il.  « Nous allons reconstruire le pays, poursuit l’ancien président. Les difficultés ne vont pas disparaître d’aussitôt car nous avons reculé de plusieurs années ». Le dernier président élu espère toutefois que les craintes vont se dissiper chez les citoyens dès que le consensus sera rétabli.

« Que tous les maux soient emportés par cette année qui se termine », c’est le vœu du président Ravalomanana. Il invite les malgaches à méditer sur la manière dont se sont terminées des initiatives irréfléchies conduisant à un coup d’Etat. « C’est la vie, c’est de la nation dont il s’agit, il faut faire des efforts pour trouver des solutions », conclut-il.