dimanche , 5 mai 2024
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La feuille de route signée le 16 septembre 2011, la cérémonie commença à 23h30, a permis de débloquer la situation de la crise politique à Madagascar. Ce n’est qu’un accord dont la mise en pratique reste floue. Le retour au pays du président Marc Ravalomanana est loin d’être résolu. La HAT a déjà menacé d’utiliser les moyens judiciaires contre celui qu’elle a renversé et qui semble confiant pour revenir sur la scène politique.

Marc Ravalomanana prêt à rentrer pour être candidat !

La signature de la feuille de route a été suspendue à un accord sur l’article 20 stipulant le retour au pays sans condition de tous les exilés politiques y compris le président en exil Marc Ravalomanana. La HAT devra assurer la sécurité de ces personnes une fois de retour à Madagascar. Le cas de Marc Ravalomanana a déjà retardé de six mois la signature de la feuille de route. Il n’est pas encore résolu, faute d’accord politique.

C’est la note explicative à l’article 20 qui a débloqué la situation, amenant la mouvance Rajoelina ou le G10 à changer d’avis. Le terme « sans conditions » s’applique au droit de rentrer ; aucune mesure politique ou administrative ne devrait s’y opposer. C’est le premier principe.  La SADC est contre l’impunité et respecte la souveraineté et l’indépendance judiciaire d’un Etat membre. C’est le deuxième principe. A priori donc, la HAT peut exécuter sa menace d’arrêter Marc Ravalomanana.

Cette certitude est à nuancer par un accord politique qui ne pourra qu’être tacite une fois qu’il n’a pas été mentionné dans la feuille de route. Dans le document signé dans la nuit du 16 au 17 septembre 2011, la HAT est tenue de mettre en place les instruments juridiques permettant la réintégration des exilés dans la vie nationale et politique. Une loi d’amnistie est à faire voter par le futur vrai parlement de transition.

La question sera donc de savoir si Marc Ravalomanana pourra bénéficier de l’amnistie. Le président sortant a été condamné pour crime dans un procès ouvertement politique, dans le dossier 07 février. La garde présidentielle a défendu le palais dans lequel le président n’était pas. Elle a tiré sur une foule déchaînée qui allait prendre d’assaut un symbole fort du pouvoir, envoyée par Andry Rajoelina pour y installer son gouvernement insurrectionnel. Il y avait certainement une préméditation, mais de qui ?

Marc Ravalomanana a toujours dénoncé l’instrumentalisation de la justice pour le condamner. Il a demandé une enquête internationale, persuadé que les gardes ont fait leur travail pour défendre une institution de la république, qu’il n’a jamais donné l’ordre de tirer et que les tireurs postés dans d’autres bâtiments auraient agi pour faire des victimes afin de discréditer le pouvoir en place.

Après la signature de la feuille de route, le président Ravalomanana est décidé de revenir au pays. « Il n’y a pas de conditions qui m’empêchent de rentrer à Madagascar », a-t-il déclaré sur une chaîne de radio internationale. « Je n’ai jamais de crainte pour cela, c’est un gouvernement illégal et donc une justice qui l’était aussi. Je n’ai pas fait de mal dans mon pays ». Il espère l’annulation de son procès. Marc Ravalomanana est prêt à se présenter à la prochaine élection présidentielle. « Il faut laisser le peuple malgache choisir », a-t-il affirmé.