vendredi , 29 mars 2024
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Le président en exil a de nouveau annoncé un retour imminent au pays, mais la Haute Autorité de la Transition brandit la possibilité d’une arrestation. « Qu’il rentre au pays, la Justice l’attend », c’est en ses termes qu’un Conseiller spécial du président de la haute Autorité de la Transition s’est exprimé en réponse à l’intervention téléphonique du président évincé Marc Ravalomanana à ses partisans lors du week-end.

Marc Ravalomanana promet de rentrer, la HAT menace de l’arrêter

Au cours des meetings des « légalistes» à dans des villes différentes de Madagascar, Marc Ravalomanana est intervenu en direct au téléphone et a promis à chaque fois de revenir bientôt dans la Grande Ile. 

Les derniers jours ont été ainsi marqués par cette promesse de « retour» du président en exil. Les quelques médias proches de Marc Ravalomanana ont véhiculé autant que faire se peut ce message du président en exil. 

« La population souffre, les difficultés économiques sont connues, les dirigeants sont en train de perpétrer des abus…» a réitéré Marc Ravalomanana.

Naturellement, la réaction ne s’est pas fait attendre du côté de la Haute Autorité de la Transition. L’arrestation de Marc Ravalomanana est revenue dans les propos des dirigeants actuels. Un conseiller du président de la HAT, Andry Rajoelina, a tenu à énumérer les possibles motifs d’inculpation du président en exil. Notamment, l’acquisition de l’avion présidentiel Air Force One, la répression du 7 février devant le palais présidentiel d’Ambohitsorohitra, le remblai d’un terrain du côté de la route digue etc. Bref, toutes les initiatives de Marc Ravalomanana qui ont été les principaux arguments de la manifestation de rue du mois de janvier et de février. Le discours actuel de la HAT reprend ainsi les rabâchages de la place du 13 mai, à l’époque.

« Il n’y a plus d’Etat à Madagascar » a également déclaré Marc Ravalomanana dans son intervention téléphonique. Le Conseiller de Rajoelina lui répond que l’ancien président peut tenter de revenir au pays pour le vérifier car « il ira directement en prison ». Une menace à peine voilée. 

C’est dans ce contexte loin d’un réel apaisement que se prépare activement, aujourd’hui, le prochain sommet des quatre chefs de mouvance politique signataires des accords de Maputo. Une rencontre programmée du 3 au 5 novembre à Addis-Abeba.  

Pour signifier sa détermination, la mouvance Marc Ravalomanana renforce en tous cas sa présence sur le terrain. Des rassemblements ont été organisés dans différentes villes du pays dont Antsiranana, au Nord, qui a pour la première fois convoqué les partisans du président déchu.