jeudi , 28 mars 2024
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Les partisans de Marc Ravalomanana ont organisé une marche vers la place de la démocratie à Ambohijatovo après un regroupement sur la place du Magro.

Marche pacifique des légalistes vers Ambohijatovo

Changement de dernière minute et premier pari  réussi pour les légalistes. Ils ont pu rallier la place de la démocratie à Ambohijatovo, dans le centre de la capitale, jeudi 11 juin, en début d’après-midi. Les partisans de Marc Ravalomanana se sont rassemblés comme d’habitude sur la place privée du Magro, à Ankorondrano, avant de défiler en masse vers Ambohijatovo.

Pris au dépourvu et n’ayant pas reçu d’ordre immédiat de disperser la foule, les forces de l’ordre n’ont pas réagi en début d’après-midi pour empêcher les manifestants de se diriger vers la place de la démocratie dont l’accès leur a été interdit depuis plus d’un mois. Une autorisation émanant d’un directeur de la commune de la capitale a été en effet présentée par les meneurs du mouvement aux représentants des forces de l’ordre. 

Les légalistes parlent de « démonstration de force », tandis que les autorités de la Transition dénoncent une tentative de déstabilisation en spécifiant qu’une descente dans la rue n’était pas prévue puisque l’autorisation devait émaner de la préfecture de police. 

Par précaution, les magasins des environs du centre de la capitale ont malgré tout préféré fermer leur commerce pour quelques minutes afin d’éviter d’éventuelle entrée en action de casseurs. Avant le rassemblement du Magro, une voiture équipée de sonorisation a sillonné le centre d’Antananarivo durant la matinée pour sensibiliser la population mais l’itinéraire de la marche n’a pas été précisé. Les forces de l’ordre étaient sur le point d’intercepter le véhicule qui était décoré de nombreuses affiches à l’effigie de Marc Ravalomanana mais la voiture a pu faufiler pour éviter au juste une interpellation.  

Après de violentes répressions, il y a plus d’un mois, pour interdire aux légalistes l’accès à la place de la démocratie, les partisans du président en exil semblent revenir en force sur le lieu devenu quelque peu symbolique ces derniers temps.

Etant donné cependant que le gouvernement de Transition, mis en place après le coup d’Etat de mi-mars, a interdit toute manifestation politique sur la place de la démocratie notamment, sauf autorisation au préalable, il n’est pas exclu que le régime putschiste réprime de nouveau la manifestation des légalistes si ces derniers comptent occuper régulièrement le lieu.