jeudi , 9 mai 2024
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Répondant aux « manipulations » et aux « intimidations » perpétrées par le général Richard Ravalomanana, Me Hanitra Razafimanantsoa a tenu à préciser que son client, Tojo Ravalomanana n’a pas à répondre de quelle convocation que soit. Elle a regretté les propos « malencontreux » du commandant de l’Emmo Reg qui défiait les autorités politiques pour arrêter le fils du président en exil, prétextant un argument légal totalement bidon.

Me Razafimanantsoa recadre le général Emmo Reg

Le général Richard Ravalomanana a échoué dans sa tentative d’arrestation contre Tojo Ravalomanana et son partenaire d’affaires Ferry Jones. Ni le fils du président Ravalomanana ni le businessman sud-africain n’ont pas goûté aux joies du très accueillant bureau de la gendarmerie à Betongolo où sont invités les futurs prisonniers politiques de la HAT. Me Hanitra Razafimanantsoa a recadré le commandant de l’Emmo-Reg dans une confrontation par média interposé.

« De quel droit le général Richard Ravalomanana peut-il dire qu’il n’a pas à recevoir un ordre venant du président de la transition ou du premier ministre et qu’il peut exécuter un mandat d’arrêt en exécutant l’ordre d’un juge », s’emporte l’avocate de la famille Ravalomanana, celle du président. Me Hanitra Razafimanantsoa de donner un petit cours de droit au commandant de l’Emmo Reg qui est assez prétentieux sur le sujet, arrivant à justifier sur le plan légal toutes les opérations contre les opposants. C’est le ministère public, le procureur et le substitut qui signe un tel ordre. Or ces fonctionnaires sont soumis à la subordination hiérarchique, rappelle l’avocate au général.

Me Hanitra Razafimanantsoa contre-attaque et réfute la tentative du commandant de l’Emmo Reg de se réfugier derrière le ministre de la Justice des TGV. « Il n’y a pas de superministre, plaide-t-elle. C’est le premier ministre qui est le chef de l’administration, le ministre doit lui obéir ». Madame Christine Razanamahasoa a en effet déclaré récemment qu’il n’y a pas de prisonniers politiques à Madagascar, car il s’agit de simples faits commis par des politiciens. Le ministre de la Justice et le commandant de l’Emmo Reg veulent-ils former un nouveau tandem. L’utilisation de la justice à des fins politiques risque de durer pour le reste de la transition.

Si Andry Rajoelina a concédé tant bien que mal à laisser Tojo Ravalomanana tranquille, c’est qu’il a répondu favorablement à l’injonction de la mouvance Ravalomanana au nom de l’apaisement. Ce qui n’a pas empêché Me Razafimanantsoa de l’épingler. « Le président de la Transition est censé être quelqu’un qui a de l’autorité, on peut dire qu’il ne maîtrise pas ses hommes », a-t-elle lancé. Adressant une pique au général Ravalomanana, elle est encore plus incisive : « cessez les intimidations, cessez de jeter le trouble chez les citoyens ».

Richard Ravalomanana a poussé le bouchon un peu trop loin dans sa manoeuvre de manipulation médiatique. L’affaire Tojo Ravalomanana-Ferry Jones l’a beaucoup discrédité, voulant défier publiquement les autorités politiques. Le fils du président et son partenaire d’affaires sont venus à Madagascar pour étudier le redémarrage des usines Tiko, notamment à Sambaina. C’est le retour annoncé au pays du président en exil qui affole les partisans de Rajoelina. Le retour de Didier Ratsiraka précédé de celui de son fils Xavier a déjà été un traumatisme. D’où la folle idée d’arrêter l’amiral pour dissuader Marc Ravalomanana de revenir au pays.