samedi , 4 mai 2024
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La France a été la seule grande puissance à appuyer l’intention du chef de l’autorité de fait malgache d’organiser la signature de la feuille de route amendée de la SADC de manière unilatérale. L’ancien premier ministre de la HAT, Monja Roindefo conteste et prédit un échec total à une telle initiative. La mouvance Rajoelina qui a paraphé le document initial se divise et la majorité se rapproche des trois mouvances, laissant le noyau dur TGV-UDR bien esseulé.

Monja Roindefo conteste la signature unilatérale concoctée par la HAT

Monja Roindefo refuse la signature de la feuille de route de sortie de crise que le gouvernement pro- Rajoelina prévoit le 16 septembre 2011 sans la SADC. « Cela ne va pas résoudre la crise, a-t-il affirmé. Ce n’est pas consensuel pour les malgaches et ce ne sera pas reconnu par la communauté internationale ».  Monja Roindefo regrette que la France pousse les responsables de la HAT à commettre un acte unilatéral.

L’ancien premier ministre souligne que des représentants de la communauté internationale sont déjà venus mais certaines entités n’avaient pas accepté de signer. « Même si on signe la feuille de route, qu’en est-il de sa réalisation », s’interroge Monja Roindefo. Il propose une nouvelle feuille de route à partir de la version amandée à Gaborone et à Sandton.

Andry Rajoelina voulait un autre fait accompli avec comme objectif de légitimer son pouvoir par des élections sans résoudre la crise politique. Le président du parti Monima et candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle lui conteste la paternité du mouvement populaire qui a conduit à l’éviction du président de l’époque après un coup de main d’une frange de l’armée.

« La lutte n’a pas été menée par une seule personne », revendique Monja Roindefo. L’ancien locataire de Mahazoarivo n’arrête pas de rappeler qu’il est « le premier ministre légal de la HAT », se basant sur une décision de la HAT et l’imbroglio qui entourait les différentes nominations à ce poste de Camille Vital, le néo-général pro-Rajoelina.   

La mouvance Rajoelina éclatée ?

Au départ, il y avait les 8 entités qui ont paraphé la feuille de route Simao en mars 2011, formant la nouvelle mouvance Rajoelina, et les 3 autres mouvances dont les chefs de file sont les trois anciens présidents élus Ravalomanana, Ratsiraka et Zafy. A la veille de la signature, la mouvance Rajoelina semble se diviser en deux : le noyau central de la mouvance Rajoelina, l’UDR-C et le TGV, d’un côté, les six autres groupements politiques qui ont pas leur paraphe, réunis depuis par un pacte républicain.

Ces pro-HAT modérés se sont rapprochés des trois mouvances en vue de la signature de la feuille de route amendée et de son application. Concernant l’amendement qui affole l’autorité de facto, les six entités sont prêtes à l’accepter, convaincues que le cas Ravalomanana sera la clé de la crise. Le retour au pays du président en exil est envisagé avec une certaine sérénité par ses anciens opposants. « Il y a la volonté de discuter, de trouver des solutions, de faire des consensus », se réjouit  Alain Andriamiseza

 Selon Jules Randriamaholison de la mouvance Ravalomanana, « il est important de signer une feuille de route consensuelle qui peut résoudre la crise ». Il pense que la mission de la troïka à Madagascar va se baser sur la décision des chefs d’Etat de la SADC. « Nous pensons qu’ils vont venir avec un feuille de route à signer par les parties malgaches, explique-t-il. Il ne suffit pas de signer, il faut l’appliquer ».  On s’achemine vers une signature pour le 16 septembre 2011 qui marquera la fin de la HAT, du moins tel qu’elle a été depuis le coup d’Etat militaro-civil de 2009.