vendredi , 19 avril 2024
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Le grand perdant de la médiation internationale sur la crise politique à Madagascar est sans nul doute Monja Roindefo, Premier ministre nommé par Andry Rajoelina.

Monja Roindefo humilié par Andry Rajoelina

Si l’accord entre les quatre chefs de mouvance politique de Madagascar est effectif, Monja Roindefo devra sans attendre quitter le palais du Premier ministre qu’il a occupé depuis mars 2009. 

Lors de la troisième réunion du Groupe international de contact, le chef du gouvernement désigné par Andry Rajoelina en février, avant le coup d’Etat de mi-mars a été tout simplement humilié devant les représentants de l’ensemble de la communauté internationale.

Alors qu’il était présent à la réunion de l’hôtel Carlton, Monja Roindefo devait en sortir dare-dare, après la lecture d’une lettre émanant de Rajoelina désignant son vice-Premier ministre en charge des affaires étrangères, Ny Hasina Andriamanjato, comme chef de file de la mouvance.

La désignation des occupants des postes-clé de la Transition devait par la suite être fatale pour Roindefo. Le Premier ministre admis pour diriger le gouvernement de la Transition est issu de la mouvance Didier Ratsiraka, en la personne de Eugène Mangalaza, universitaire et ancien parlementaire actuellement en séjour à La Réunion.

Depuis le bras de fer qui a opposé Andry Rajoelina aux trois autres mouvances signataires de l’accord de Maputo, divers partis politiques ont ardemment soutenu le maintien de Monja Roindefo à la primature. Les dés sont dorénavant jetés. Le clash entre les deux hommes est une réalité. 

La mouvance Andry Rajoelina ne peut qu’être fragilisée par cette « séparation » malgré l’éventuel maintien du jeune putschiste à la tête de la Transition. D’autant qu’un groupe de membres actuels du gouvernement et des formations politiques pro-Monja Roindefo refusent catégoriquement cette initiative de Rajoelina. Ce dernier n’avait pourtant pas le choix. La pression internationale et l’exigence des trois autres mouvances politiques l’obligeaient à se séparer de son compagnon de fortune.