samedi , 27 avril 2024
enfrit
Le rapprochement entre les mouvances Rajoelina et Ravalomanana n’a pas fait avancer d’un iota la résolution de la crise politique malgré la recherche d’un compromis. L’antagonisme des deux parties se retrouve sur les deux feuilles de route possibles, à savoir la charte de Maputo et la proposition française. Galvanisé par l’appui de la Paris, le chef de l’autorité de fait ne veut plus entendre parler de négociation.

Mouvances Rajoelina – Ravalomanana, l’infructueux rapprochement

Les rencontres entre les membres des mouvances Ravalomanana et Rajoelina à Antananarivo n’ont pas porté leur fruit. Le projet de protocole d’accord a échoué. Les deux parties avaient relancé les pourparlers pour une solution malgacho-malgache émanant des deux premiers protagonistes de la crise. D’après la mouvance Ravalomanana conduite par Raharinaivo Andrianantoandro, le but était de trouver une  entente afin de ramener la paix sociale et trouver une issue à la crise. La feuille de route devait respecter les grandes lignes de la charte de Maputo. Elle a été soumise pour lecture à des diplomates étrangers.

Un tel projet a été effacé complètement par la proposition de la France que le président de la HAT prend comme de l’argent comptant. Selon Raharinaivo Andrianantoandro, la feuille de route tracée par Paris est contraire à la charte de Maputo car elle enlève des points majeurs concernant le partage de pouvoir, à savoir la coprésidence de la transition et les deux chambres du parlement de la transition. « La suppression du parlement est inacceptable car elle est contraire à la légalité » argumente la mouvance Ravalomanana. Par contre, le camp du président évincé se montre très prudent quant à la mise en place du Comité national pour la réconciliation.

Andry Rajoelina ne veut entendre parler que de la proposition française. « Il ne faut plus perdre du temps à négocier, il existe déjà une feuille de route tracée pour sortir le pays de cette situation », dit-il. Le chef de l’autorité de fait affirme que la rencontre de Pretoria sera son ultime essai pour le consensus avec le président évincé Marc Ravalomanana. « Nous n’allons plus débattre de la question, insiste-t-il. Il y a un protocole d’accord soumis par l’ambassadeur français, je l’ai déjà accepté, il ne reste plus qu’à signer en Afrique du sud ».

Cette proposition française conforte les résolutions de l’atelier du consensus élargi de la mouvance Rajoelina. « Elle accepte l’organisation d’élection et préconise la mise en place d’un gouvernement d’union nationale ». La période de transition ne devrait pas dépasser le 31 décembre 2010. « Je n’irai pas en Afrique du sud tant que ce n’est pas clair car on y va juste pour signer, martèle Andry Rajoelina. Si la rencontre est un succès, tant mieux ». En cas d’échec de Pretoria, le président de la HAT affirme trouver une autre voie de sortie de crise.

En dépit de ce futur protocole d’accord, la HAT continue sa fuite en avant et prépare coûte que coûte une élection législative pour la mise en place d’une assemblée nationale ou constituante. « Le scrutin aura lieu dans un délai qui ne devrait pas dépasser les 3 mois, au plus 3 mois et demi », confie Andry Rajoelina. Une élection qu’il veut faire accepter par tous, à Madagascar comme au sein de la communauté internationale. Pour ce faire, l’autorité de fait essaie de donner un caractère inclusif et consensuel à la transition par le biais d’un gouvernement d’union nationale. L’échec du pseudo gouvernement d’ouverture ne refroidit pas la HAT.