lundi , 6 mai 2024
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Après le silence radio de l’ancien président Zafy, le dialogue est renoué entre les mouvances opposées à la HAT. Avec le Monima et la mouvance Ravalomanana, la discussion se portait sur les clés de répartition du gouvernement de consensus. La participation au gouvernement Beriziky ne sera pas sans condition.

Mouvances Ravalomanana – Zafy : le dialogue renoué

La réunion à la villa Elizabeth tranche avec la prise de position du président en exil Marc Ravalomanana qui a décidé de ne pas intégrer le processus suite à l’anomalie sur la nomination du premier ministre et la non application de l’article 20 de la feuille de route. « C’est une réunion pour trouver un compromis, notre mouvance a toujours de la bonne volonté », rapporte Mamy Rakotoarivelo.

Le chef de la délégation de la mouvance Ravalomanana ne trouve pas que discuter des clés de répartition dans le gouvernement de consensus soit contradictoire avec la décision du chef de file de ne pas intégrer le processus. « Nous ne fermons pas la porte et restons ouverts à la discussion », assure mamy Rakotoarivelo.

« Notre mouvance doit être un acteur de ce gouvernement de transition et non pas un simple spectateur », insiste Mamy Rakotoarivelo. C’est une manière déguisée de revendiquer des portefeuilles clés. La question du retour des exilés politiques reste le principal point de blocage au consensus. « L’article 20 de la feuille de route a été résolu, il faut l’appliquer », martèle le chef de la délégation de la mouvance Ravalomanana.

« La mouvance Ravalomanana ne participera pas à la procédure de mise en place du gouvernement  Beriziky », avait réagi Marc Ravalomanana. L’ancien président a fait de l’application de l’article 20 de la feuille de route et la libération des prisonniers politiques des conditions pour une participation au processus. « Les exilés doivent rentrer et les prisonniers politiques libérés pour qu’ils puissent participer à la transition ». Le président en exil a fait allusion à l’histoire de l’Afrique du Sud au début des années 1990.

 Marc Ravalomanana s’est montré très sceptique sur un premier ministre qui est issu du noyau dur de la mouvance Rajoelina mais désigné par la mouvance Zafy. Il n’y a aucune garantie que Omer Beriziky ne recevra pas des ordres de son parti Leader Fanilo. Il a mis en garde contre une « pure manipulation » qui pourrait « berner le peuple ».

Marc Ravalomanana n’a pas caché sa déception envers le professeur Zafy. « Il était censé nous représenter – les anciens présidents – car il est le seul à être au pays, et voilà qu’il nomme un PM sans consulter ses pairs ex chef d’Etat ». Avant de relativiser : « le professeur Zafy est notre représentant, notre confiance en lui est importante ».

La rencontre entre Albert Zafy et Marc Ravalomanana en Afrique du Sud n’aura pas lieu. Invité par la troïka pour expliquer son choix et rendre compte de l’évolution de la situation politique au pays, le résident Zafy a décliné. Selon le professeur, « le problème est à Madagascar et il doit être résolu sur place ». Il a invité la troïka à dépêcher un  émissaire à Antananarivo.

Selon Mamy Rakotoarivelo, Albert Zafy est désormais joignable et il parle au téléphone avec Marc Ravalomanana. Il approuve la décision du Professeur de ne pas se rendre en Afrique du Sud. « S’il y va aujourd’hui, demain ce qu’il va rapporter ne sera peut-être plus vrai », a-t-il conclu.