mardi , 23 avril 2024
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C'est, dorénavant, au tour de la province d'Antananarivo d'essayer de lutter contre l'insécurité rurale. Des militaires sillonnent, ainsi, depuis quelques jours des localités classées zones rouges pour sécuriser les villages.

Nécessité d’une lutte efficace contre l’insécurité rurale

L’insécurité qui sévit dans le milieu rural malgache, indépendamment de l’évolution de la vie socio-politique dans les grandes villes, continue de faire des victimes. Souvent loin des regards des décideurs. Raison pour laquelle, depuis une semaine, les autorités provinciales, à Antananarivo, ont lancé, dans des régions classées zones rouges, une opération de sécurisation du monde rural. L’opération à laquelle participent une soixantaine de militaires qui, à l’occasion, apporteront par ailleurs leur savoir-faire en faveur de la population rurale, notamment, dans le domaine de la santé et en matière d’infrastructures rurales, est dénommée par les autorités provinciales « Marche manœuvre ».


Curieusement, comme l’affirme le général Rabe Romuald, Commissaire général chargé de la Sécurité au niveau de la province d’Antananarivo, 50% de la superficie de la province sont classées, en matière d’insécurité rurale, zones rouges. La « Marche manœuvre », qui durera deux semaines, concerne essentiellement ces zones rouges. Les participants à l’opération, divisés en trois groupes, seront regroupés à la fin de leur mission à un seul endroit. Un groupe de militaires a été localisé, le 8 avril, dans un village situé à 130 km au Nord-Ouest de la capitale. Visiblement exténués des quelque 15 km de marche qu’ils doivent effectuer quotidiennement, les militaires devront toutefois donner un coup de main à la population locale pour la remise en état d’un pont en passe de s’effondrer. Car, leur mission consiste également en ce genre d’action. Chaque équipe, comportant un personnel militaire médical et, notamment, un spécialiste en matière d’éducation ou d’infrastructures, a le devoir d’aider de la sorte les villageois.


Toujours dans le Nord-Ouest d’Antananarivo, le village de Marirano, à plus d’une centaine de kilomètres de la capitale, constitue un triste exemple qui témoigne des difficultés rencontrées dans le milieu rural dans le domaine de la sécurité. Le village comptait, une décennie auparavant, quelque 1000 bovidés, contre une centaine seulement actuellement. Les villageois étant fréquemment attaqués par les « Dahalo », les voleurs de zébus qui terrorisent depuis longtemps le monde rural malgache. L’effectif des gendarmes s’avère en effet trop insuffisant pour sécuriser tous les villages éparpillés à différentes zones du pays. Les premières conséquences de cette insécurité ambiante sont l’exode rural et la diminution des activités économiques dans le monde rural où, paradoxalement, vivent la majorité des Malgaches.