mardi , 30 avril 2024
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Le document signée à Ivato a beau être une feuille de route mais il est très loin d’indiquer le chemin vers la sortie de crise. Des articles qui même avec des notes explicatives laissent libre cours à toutes les interprétations seraient plus dans l’esprit d’une petite constitution de la transition. Pour ce qui est de l’accord politique, tout reste à faire à commencer par le partage des responsabilités et des sièges.

Nomination de premier ministre : l’équation non résolue

Au lendemain ni dans les semaines qui ont suivi la signature, le gouvernement HAT-TGV dirigé par le général Vital n’a pas démissionné et n’est pas pressé de le faire. Pour ce qui est de la nomination du premier ministre de consensus, les réunions entre le groupe des 10, les 8 entités de la mouvance Rajoelina plus les 2 entités transfuges de la mouvance Ravalomanana qui se ralliées à la HAT, ont abouti à la proposition de 3 noms par chaque parti ou groupement.

Théoriquement, le choix est très large pour le président de la HAT. L’article de la feuille de route est contourné en rétrécissant le cercle de la mouvance Rajoelina et en grossissant le rang des autres sensibilités alliées du chef de l’autorité de fait.

Il est pourtant stipulé que le premier ministre de consensus doit être issu d’une mouvance autre que celui du président de la transition. A la rigueur, si les trois autres mouvances, Ravalomanana, Zafy et Ratsiraka ne trouvent pas le consensus pour proposer un seul nom, elles devraient proposer trois noms parmi lesquels Andry Rajoelina choisirait.

Seulement, pour lesdites mouvances, il n’est pas question de se soumettre au choix de celui dont la prise de pouvoir par la foule et avec l’aide de l’armée a toujours été contestée.

L’accord politique attendu est donc que la HAT et la mouvance Rajoelina acceptent le premier ministre proposé par une autre mouvance. Comme le camp de Didier Ratsiraka n’a pas signé la feuille de route, il a affirmé ne pas vouloir prendre part à la transition. La mouvance Zafy a signé mais conteste la légitimité du « président Andry ». Seule la mouvance Ravalomanana a revendiqué le poste de premier ministre de transition.

Ce qui reste de l’autorité de fait essaie de maintenir le général pro-Rajoelina Camille Vital prétendant à la neutralité du général qui a déjà été reconduit en tants que faux premier ministre de transition. Après deux ans de dictature militaro-civile, il serait difficile de donner une virginité politique au chef du gouvernement de la HAT.

Visiblement, la prérogative de nomination du premier ministre et des membres du gouvernement est considérée par sa mouvance comme un pouvoir attribué par la feuille de route à Andry Rajoelina. Ce dernier pourrait choisir celui qui l’accommode, officiellement qui est apte à collaborer avec lui.

Les trois mouvances avaient toujours contesté qu’un président non élu puisse avoir le pouvoir de nommer le chef du gouvernement, les ministres et les parlementaires. Le désaccord politique persiste. La crise évolue à défaut d’être résolue.

Trois semaines après la signature de la feuille de route de la SADC à Antananarivo, dans la nuit du 16 septembre 2011, l’application se fait encore attendre. Les parties prenantes ont commencé par interpréter les articles afin d’en tirer avantage.

Le premier signe de l’absence d’un accord politique dans cette signature a été l’hallucinante tentative de la HAT et de ses forces armées de procéder à l’arrestation du président en exil Marc Ravalomanana en Afrique du sud. Il n’y a pas que l’article 20 qui a été exploité pour créer une nouvelle crise dans la crise.