dimanche , 28 avril 2024
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C’est en conseil des ministres que l’autorité de fait a décidé unilatéralement de la clé de répartition des rôles dans la composition du congrès et du conseil supérieur de la transition. La mouvance Rajoelina à travers le jeune parti TGV, l’UDR et l’Escopol raflent le gros lot. Les dissidents du parti TIM obtiennent un lot de consolation. En position de minorité, ils ont pourtant la mission de donner de la légitimité à ces institutions dont la mise en place n’est pas reconnue par leur mouvance d’origine.

Parlement de la HAT : la mouvance Rajoelina s’adjuge une majorité de fait

Officiellement, ce n’est pas la HAT ni Andry Rajoelina qui a bricolé une clé de répartition des sièges dans le parlement de la transition bis. Le partage des sièges a été fait sur la base de l’accord politique entre la mouvance Rajoelina et ses alliés. Même si l’idée a été de reprendre les institutions prévues dans l’accord politique signé par le président de l’autorité de fait avec les trois autres chefs de mouvances, la clé de répartition est totalement différente. Les trois mouvances qui ont adopté l’esprit de consensus ne récoltent que des miettes au sein du parlement de la HAT. Le parti TIM perd sa majorité légitime et ne fera que de la figuration.

La HAT veut soigner les apparences en divisant la mouvance Rajoelina en plusieurs entités. . La politique du diviser les opposants pour régner a enfin un exemple concret. Dans le congrès de la transition, le TIM sous la conduite du dissident Raharinaivo Andrianantoandro  paraît bien récompensé avec 52 sièges sur 256. Ce qui est bien loin de son ancienne domination avec plus des trois-quarts des sièges dans la dernière assemblée nationale qui a été dissoute suite au coup d’Etat militaro-civil de 2009.

Le TGV dont la seule légitimité électorale est limitée à l’élection municipale à Antananarivo s’octroie une grosse part du gâteau avec 52 députés, soit autant de sièges que le TIM. Andry Rajoelina ne pouvait pas faire plus. Il se rattrape cependant avec les autres forces dans sa mouvance, octroyant 29 places à ses proches alliés de l’UDR Fanovana et surtout 62 places à ses nouveaux alliés de l’Escopol. Andry Rajoelina ne se prive pas de nommer par deux moyens différents des membres de son congrès. Il en désignera 7 sous couvert de la présidence de la HAT et 11 autres en son nom personnel en tant que président de l’autorité de fait. En tout, les trois mouvances n’auront que 66 sièges sur 256, soit même pas la moitié de ce qu’elles étaient en droit d’espérer selon les accords politiques de Maputo et d’Addis Abeba.  

Dans le Conseil supérieur de la transition, les actuels faux sénateurs de la HAT pourront être reconduits. Nombre d’entre eux pourront être repêchés parmi les 10 TGV et les 25 UDR appelés à siéger. 25, c’est aussi le nombre de sièges que la HAT a bien voulu laisser aux trois mouvances à travers des partis censés les représenter, soit 21 pour le TIM, 2 pour l’Arema et 2 pour le HPM. Pas de quoi peser dans une assemblée de 90 membres. Ces partis et dissidents ne sont pas reconnus par leur mouvance d’origine. Pour asseoir sa domination et éviter tout contrôle de pouvoir, la HAT offre 18 postes à ses alliés de l’Escopol. Bref, le parlement de la HAT n’aura pas un rôle de contre-pouvoir. L’apparence d’une transition inclusive et consensuelle est tellement artificielle et difficilement crédible.