mercredi , 1 mai 2024
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La grande déception des partisans de Marc Ravalomanana, samedi à Ivato, n’a pas entamé l’espoir d’un retour au pays de ce dernier pour participer à la résolution de la crise politique. La mobilisation a donné une idée de la popularité du président en exil. En face, la HAT a montré beaucoup de fébrilité malgré les fanfaronnades et la propagande d’usage.

Partisans de Marc Ravalomanana : la fébrilité de la HAT entretient l’espoir d’un retour

Le retour avorté au pays du président Ravalomanana à Madagascar est une petite victoire pour l’autorité de fait qui a utilisé tous les moyens pour l’empêcher quand la dissuasion de l’armée et de la justice n’a pas fait effet. Suite au Notam envoyé aux compagnies aériennes sud-africaines, Marc Ravalomanana et ses proches n’ont pas pu embarquer dans l’avion. En même temps, le régime de facto essaie de faire croire que cette annonce n’est qu’un bluff. La ministre de la justice de la HAT va jusqu’à menacer d’arrestation sans le nommer Mamy Rakotoarivelo qui a annoncé ce retour au pays. 

En tout cas, le président Ravalomanana était prêt à embarquer. « Nous sommes en train de faire les formalités et là j’apprends que nous ne pouvons pas embarquer », a-t-il déclaré à l’aéroport. « Cet abus de pouvoir est injuste », s’est-il insurgé. « Je ne suis pas coupable, je n’ai pas fait de mal à mon pays mais on ne me laisse pas rentrer ». Le samedi 19 février 2011 en début de soirée, ses partisans l’ont attendu alors que l’avion dans lequel il devait embarquer a déjà atterri de puis 4 heures. Les fameuses forces de l’ordre de la HAT ont fini par les disperser.

Pourquoi cette longue attente ? L’espoir de voir arriver un jet privé a été entretenu. Le lendemain, l’avocate du président, qui était revenue d’Afrique du sud sans lui a entretenu cet espoir. Il n’y a que trois heures d’avion entre les deux pays, dit-elle, il faut s’attendre à une arrivée impromptue. Marc Ravalomanana est déterminé à rentrer au pays, laisse-t-elle savoir.

L’autorité de facto a perdu de sa crédibilité et de son assurance dans cette affaire. Les déclarations de guerre contre des mercenaires virtuels ont été plus que maladroite. De même, l’insistance sur la condamnation du président Marc Ravalomanana par la cour criminelle ordinaire s’est avérée comme inefficace comme moyen de dissuasion. Le Notam de l’Aviation civile de Madagascar a été l’ultime recours.

Ni la menace de répression, ni la rumeur lancée par la télévision des TGV sur l’existence d’une bande de fauteur de trouble à Ivato n’ont empêché les partisans du président Ravalomanana de venir l’accueillir. Ce qui est fâcheux pour les autorités de fait qui ont laissé croire qu’il n’y a que quelques centaines de personnes réunis au Magro qui soutiennent le président renversé. La propagande de la HAT devient grotesque en affirmant que Marc Ravalomanana a une nouvelle fois menti à ses partisans car il n’est pas venu.