dimanche , 28 avril 2024
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L’un des pionniers et aussi une référence absolue en matière de success stories dans le secteur de la nouvelle technologie, Iharizaka Rahaingoson est sur la sellette du pouvoir depuis sa démission puis limogeage pour divergence de point de vue et refus de se plier aux consignes de ses supérieurs hiérarchiques. Le novice en politique a des mauvaises choses à apprendre.

Portrait : Iharizaka Rahaingoson victime de ses principes

Quel statut peut-on attribuer à Iharizaka Rahaingoson. Celui d’un héros qui par principe et au nom de l’Etat de droit – a refusé des ordres politiques et intéressés, celui d’une victime qui a dû démissionner en raison des pressions de ses supérieurs. Apparemment, l’autorité de fait a décidé de donner à l’ancien ministre des Télécommunications le plus mauvais des rôles, celui du méchant ou du corrompu limogé du gouvernement. Iharizaka Rahaingoson serait suspecté de défendre l’intérêt de l’opérateur Madamobil que la HAT tente par tous les moyens d’empêcher d’opérer à Madagascar. Comme dans d’autres pays, dont la France, les tenants du pouvoir malgaches font appel à l’Inspection générale de l’Etat pour sanctionner une personnalité qui dérange.

Iharizaka Rahaingoson a rendu publique la nouvelle dans un communiqué simple et sans connotation politique. Depuis le mercredi 18 Août 2010, le ministère des Télécommunications, des Postes et des Nouvelles Technologies et la personne de Iharizaka Rahaingoson font l’objet d’un contrôle administratif et financier par l’Inspection Générale de l’Etat (IGE). L’ancien ministre fait également l’objet d’une enquête auprès du BIANCO, le bureau anti-corruption, depuis le jeudi 19 Aout 2010, concernant l’affaire Madamobil. Iharizaka Rahaingoson s’est dit disposé à remettre tous les dossiers qui pourront être demandés par les enquêteurs, notamment sur l’ensemble des années 2009 et 2010. Il se met à la totale disposition de l’IGE et du BIANCO.

Un futur politicien

L’on s’étonne du déploiement de tout un dispositif de répression contre l’ancien technicien qui a agi en tant que tel au-delà des considérations politiques et des intérêts économiques en jeu. En tout cas, ce mini-clash au cœur de l’exécutif montre les limites d’un gouvernement de techniciens censé être neutre et traiter les affaires courantes. Andry Rajoelina se croit être investi dans un mini mandat en tant que président de la République alors qu’il a été élu maire d’Antananarivo. Le chef de l’autorité de fait est toujours omnipotent. Iharizaka Rahaingoson a été le premier et le seul à oser tenir tête. Il paie cher son attachement à l’Etat de droit et aussi un manque d’expérience en matière de politique à la malgache.

Le jeune homme a pourtant tout pour réussir une carrière politique étant un ministre dans un secteur très technique qu’il maîtrise parfaitement. Agé de 36 ans, ce père de famille a été aussi précoce aussi bien dans les études que dans les affaires. Avant de décroché très jeunes son diplôme d’Ingénieur de l’Ecole Spéciale de Mécanique et d’Electricité de Paris, spécialisation Télécommunication et traitement du signal, il était déjà à la tête d’une entreprise, Devrant. C’est avec sa société d’ingénierie informatique Ibonia, créée en 1997, qu’il va acquérir la notoriété dans le secteur de la nouvelle technologie.

La face cachée de Iharizaka Rahaingoson est son attirance pour le monde politique. Après son ingéniorat, il a pris un grand virage pour suivre des Formations en Sciences Politiques à l’Ecole des Hautes Etudes Politiques Paris en 1993 avant de poursuivre des études de 3ème cycle en Affaires internationales. Il se préparait déjà à embrasser une carrière politique. Sa première expérience fût un poste au sein du gouvernorat d’Antananarivo du temps de Pascal Rakotomavo. Son entrée au gouvernement était écrite. Malheureusement pour lui, Iharizaka Rahaingoson a choisi le plus mauvais moment et avec une autorité de fait et non reconnue. L’apprentissage a été très dur mais il a le mérite d’avoir été fidèle à ses principes. Ce qui ferait de lui un mauvais politicien malgache condamné à ne pas durer dans le cercle du pouvoir.