vendredi , 29 mars 2024
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Le président en exil est au centre d’une série de procès intentée par les autorités de Transition. Une situation qui risque d’envenimer la vie politique à Madagascar.

Procès contre Ravalomanana : La tension monte d’un cran

Alors que le retour au pays de Marc Ravalomanana a été à maintes reprises annoncé par les leaders du mouvement légaliste, le président en exil est actuellement dans la tourmente judiciaire. Une première condamnation de quatre ans de prison ferme et de 60 millions de dollars d’amende a été annoncée pour l’affaire « Air force one 2». D’autres procès sont en cours. Dans ces conditions, un retour « pacifique » du président évincé est exclu. Son arrivée sur le territoire malgache est en effet synonyme d’arrestation et d’emprisonnement. C’est une véritable opération de dissuasion que mène actuellement la Haute Autorité de la Transition. 

Reste à savoir si Marc Ravalomanana va se laisser prendre facilement. Il n’a pas beaucoup de choix désormais. Le président en exil doit, soit envisager de mettre une croix sur son retour à bref délai sur Madagascar, soit recourir à la force pour asseoir de nouveau son pouvoir. Cela dit, la condamnation de Marc Ravalomanana orchestrée par les autorités de Transition fait monter d’un nouveau cran la tension politique dans la Grande Ile. 

Entre Marc Ravalomanana et la Haute Autorité de la Transition dirigée par Andry Rajoelina, c’est l’escalade de la violence « verbale » qui a prévalu au cours des derniers jours. Andry Rajoelina a d’abord fait savoir qu’il ne veut pas d’un retour au pays de Marc Ravalomanana. Ce dernier, au lendemain de cette annonce tonitruante, a déclaré que les militaires « pacificateurs » sont sur le point de se rendre à Madagascar. Quelques jours après, c’est l’ouverture d’une série de procès contre le président en exil. La première réaction de Ravalomanana est attendue après cette condamnation de la Justice.

Pour le moment, le discours des légalistes qui soutiennent le retour de Marc Ravalomanana au pouvoir ne change pas. Le président serait en train de préparer son retour au pays. Il foulerait le sol malgache avant la fête nationale du 26 juin. Une annonce qui rend de plus en plus nerveux la Haute Autorité de Transition qui multiplie les dissuasions, tout en renforçant le contrôle au niveau des frontières. Tous les avions qui atterrissent dans les aéroports de Madagascar sont, depuis quelques temps, tenus de communiquer à l’avance l’identité de tous leurs passagers. A Morondava (Ouest), les militaires sont sur le pied de guerre après une rumeur de possible débarquement de Ravalomanana sur place. Les prochains jours seront ainsi décisifs pour le président malgache: le retour en force ou l’exil prolongé.