vendredi , 10 mai 2024
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Le chef de l’autorité malgache ne s’est pas rendu à Paris pour la célébration du 14 juillet. Andry Rajoelina n’a pas été invité, la France étant toujours empêchée de le reconnaître officiellement. Cette déconvenue a été relativisée par Ambohitsorohitra qui comme toujours essaie de positiver par la propagande. Contrairement aux espoirs nourris de recevoir une invitation de dernière minute, le président de la HAT aurait de toute manière refusé de se rendre à Paris.

Quand Andry Rajoelina ramène la France au même niveau que Madagascar

Pour le 14 juillet 2010, il y a de la reconnaissance des autorités malgaches à l’endroit de la France et non l’inverse. Le président de la HAT remercie Paris  pour « la disponibilité des autorités françaises à  notre endroit » comme si la France était aussi dirigée par une autorité homologue. Il remercie ces autorités de Paris pour le soutien dans le règlement de la crise que traverse Madagascar. La France soutient qui dans ce processus de résolution de crise ? Bizarrement, Andry Rajoelina félicite le président Sarkozy « à l’occasion de la célébration du 221ème anniversaire de la Fête nationale française ». Le 14 juillet 1789 était tout sauf une fête. On célèbre la fête nationale ou l’anniversaire de la révolution française !

Mieux encore, Andry Rajoelina est disposé à collaborer avec la France. « Je voudrais ici vous assurer de mon entière disposition à œuvrer avec le Gouvernement français afin de parvenir ensemble à nos objectifs communs », écrit-il à Nicolas Sarkozy. Pas question de révéler ces objectifs, seules de vagues finalités sont dites : « le développement de nos deux pays et le bien-être de nos peuples ». La France serait devenue un pays en voie de développement.

C’est Rajoelina qui boycotte le 14 juillet

Andry Rajoelina sur les Champs-Elysées pour voir défiler les soldats malgaches au même rang que les autres nations anciennement colonies françaises, cela aurait été trop beau pour être vrai. La HAT a dû se rendre à l’évidence, au moins le 26 juin 2010, que cela ne se fera pas. Il y avait deux indices incontournables : primo, le président de l’autorité de fait n’a pas reçu l’invitation officielle dans le délai de 20 jours d’usage précédent l’événement ; secundo, l’armée française à l’instar des autres forces de la Commission de l’océan indien, n’a pas répondu favorablement à l’invitation de Madagascar de défiler à Mahamasina lors de la célébration du 50ème anniversaire de l’indépendance.

Quoiqu’il en soit, la HAT ne peut pas sévir et boycotter le défilé du 14 juillet. Pas forcément, si l’on croit des indiscrétions autorisées du côté d’Ambohitsorohitra. En tout cas, la participation des militaires malgaches, un détachement de 40 hommes, n’a jamais été remise en cause. Ce qui est surprenant c’est que la HAT essaie de laver l’affront là où il n’y en a pas forcément. Andry Rajoelina ne se serait pas déplacé à Paris même s’il avait été invité. Il n’aurait jamais pensé s’y rendre depuis le début et pas seulement après n’avoir pas eu l’invitation à temps.

Comme les choses n’ont pas évolué, aucun consensus politique établi par la HAT, depuis le sommet France-Afrique à Nice, le chef de l’autorité de fait ne pouvait être reconnu comme un chef d’Etat officiel au 14 juillet. La délégation officielle malgache est conduite par le ministre des forces armées, le Général Lucien Rakotoarimasy et du Chef d’Etat Major général de l’armée, le Général Ndriarijaona André. La présence du premier fait presque oublier que le second a donné un coup de pouce à Andry Rajoelina pour renverser le président démocratiquement élu.