mardi , 7 mai 2024
enfrit
Organiser un référendum pour se débarrasser des accords politiques pour la mise en place d’une transition démocratique, l’unilatéralisme de la mouvance Rajoelina et de son autorité creuse encore plus le fossé entre la communauté internationale et Madagascar. L’arrêt rendu par la Haute Cour constitutionnelle pour valider les résultats publiés par la commission électorale de la HAT pourrait-il changer la donne ? Rien n’est moins sûr.

Quand le président de la HCC plaide pour la reconnaissance internationale

Le président de la HCC a plaidé pour la « reconnaissance » du référendum organisé par la HAT pour mettre en place une 4ème République à l’image de l’autorité actuelle. « Cet arrêt ne peut-être ignoré, il dit que la majorité a accepté la Constitution », a clamé Jean-Michel Rajaonarivony pour qui « une étape vers le retour à l’ordre constitutionnel a été franchie ». Il n’est pas sûr que l’institution d’Ambohidahy ait encore une crédibilité auprès de la communauté internationale au vu de sa gestion de la crise politico-juridique. Seule institution épargnée par les putschistes car elle était utile pour servir de caution juridique, la HCC a pris des décisions et avis confortant l’autorité de facto sans donner un avis politique.

La proclamation du résultat du référendum organisé par la HAT et sa commission électorale le 17 novembre 2010 a donc été une occasion pour Jean-Michel Rajaonarivony de tenir des propos sur la vie de la nation en général. « Le pays a traversé une crise, il est difficile de construire », a-t-il souligné. Il affirme que malgré la divergence d’idées, l’objectif est le même, celui de développer le pays. « Nous sommes sur le chemin de la sortie de crise», insiste le président de la HCC. Pour ce faire, il conseille aux responsables étatiques de mettre en place au plus vite les institutions prévues.

La démocratie à la malgache

C’est assez rare pour être signalé, le président de la HAT donne une leçon de démocratie et plaide pour l’exception malgache à l’instar des politiciens qui transgressent les règles de bases de ce mode de pouvoir. Il justifie cet écart par rapport aux normes par la « complexité et la difficulté inhérentes à l’exercice des pouvoirs ». « Nous saluons les efforts de la communauté internationale d’aboutir à une solution. Pour Jean Michel Rajaonarivony, cette solution doit tenir compte « des paramètres du pays, de la culture et des valeurs ». Les malgaches ont-ils vraiment du mal pratiquer la démocratie universelle au point de s’en inventer une : « il n’y a pas de mode unique de l’exercice de la démocratie ».

Le président de la HCC interpelle le pouvoir en place afin que des mesures pour l’instauration de la paix sociale soient adoptées. L’autorité a réussi à mettre en place un faux climat d’apaisement par la répression de toute manifestation et l’emprisonnement d’opposants. « Il y a eu des petites manifestations mais le pouvoir de transition a maîtrisé la situation à Madagascar », se félicite le premier ministre de la HAT. Le général Camille Vital ironise sur le refus de la communauté internationale de reconnaître Madagascar. « S’il vont reconnaître la Côte d’Ivoire, il y a eu une élection mais il y a aussi des pertes humaines. Chez nous, tout s’est bien passé ». Sûrement pas aussi bien que cela.