jeudi , 2 mai 2024
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Les quatre mouvances doivent trouver un consensus sur le poste du premier ministre. Le Groupe international de contact insiste à ce que la question soit tranchée très rapidement. Monja Roindefo ne sera pas probablement maintenu.

Quatre mouvances : quel premier ministre de consensus ?

Andry Rajoelina à la tête de la transition, le GIC ne semble pas s’y opposer d’autant que la mouvance Zafy est favorable. Le non catégorique de la mouvance Ravalomanana et la réticence des Didier Ratsiraka ne pourront pas faire ballottage. La raison en est que la gestion des affaires de l’Etat et l’organisation des élections seront aux mains du premier ministre de consensus. Le président de la transition ne sera qu’un rôle honorifique et protocolaire.

Dans cette optique, le grand gagnant est sans conteste la mouvance Ratsiraka. Après Madame Ramisandrazana, ancien directeur de cabinet du premier ministre Tantely Andrianarivo, l’ancien ministre de l’Intérieur Jean Jacques Rasolondraibe, le nom de Eugène Mangalaza, un ancien député, est avancé comme un premier ministrable issu du camp de l’amiral.

Eugène Mangalaza pourrait bénéficier du consensus en raison de sa moindre implication dans le pouvoir dans le passé. Il a surtout l’avantage d’un être un natif côtier qui pourrait former un nouveau tandem avec un président issu des hauts plateaux. Ce critère ethnique aurait été soulevé par la mouvance Rajoelina pour refuser la candidature de Madame Ramisandrazana qui est d’origine merina.

Le poste de premier ministre de la transition pourrait échapper à la mouvance Rajoelina alors que la mouvance Ravalomanana refuse toujours de voir le maire élu d’Antananarivo à la tête du pays. Fetison Andrianirina a pourtant plaidé la cause du président du parti Monima. « Si la nomination de Monja Roindefo en tant que premier ministre est approuvée par les quatre mouvances, la mouvance Ravalomanana ne s’y opposera pas », a-t-il déclaré.

Le chef de la délégation de Marc Ravalomanana a critiqué le discours de Andry Rajoelina qui pose des préalables aux bailleurs de fonds, exigeant un engagement écrit pour le déblocage des aides et la suspension des sanctions contre Madagascar, pour revenir à la négociation. « Les autorités de fait nous étonnent en obligeant la communauté internationale à prendre position. C’est à nous malgaches de faire à ce que la crise soit résolue puis négocier auprès des bailleurs de fonds », explique-t-il.

L’application des accords de Maputo I a buté sur la désignation du chef du gouvernement de transition. Monja Roindefo, poussé par les Forces du changement composées des partis qui sont montés dans le wagon du TGV, s’est accroché à son fauteuil. Le poste est promis à la mouvance Ratsiraka. Les trois vice-premiers ministres sont issus des trois autres mouvances. La HAT reconvertie en Conseil supérieur de la transition reste dans le giron de la mouvance Rajoelina. La mouvance Ravalomanana devrait se contenter de contrôler le congrès. 

La vice-présidence de la transition va à la mouvance Zafy. L’ancien premier ministre Emmanuel Rakotovahiny y est pressenti. Et encore, Andry Rajoelina serait tenté d’offrir à son compagnon de lutte un pont d’or comme dédommagement. Monja Roindefo comme vice-président de la transition, l’idée fait son chemin dans les rangs de la mouvance Rajoelina. Les alliés du TGV ne soucient pas trop des accords de Maputo, allant jusqu’à revendiquer des modifications du contenu de ce texte supposé fondateur de la transition.