jeudi , 16 mai 2024
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Andry Rajoelina s’est adressé à la presse comme un vrai petit professeur en scrutin démocratique ! Le président de la HAT défend son projet de tenir à tout prix l’élection législative sans passer par la cohabitation forcée avec les autres mouvances. Il mise sur les réformes à adopter afin de légitimer un scrutin plus que controversé.

Rajoelina est en campagne pour sa future « élection parfaite »

Un acte arbitraire et unilatéral pour instaurer la démocratie, Andry Rajoelina y croit en tout cas. « La vraie démocratie, c’est de rendre le pouvoir au peuple », insiste-t-il pour justifier la tenue prochaine d’une élection législative.  Le président de la HAT n’est plus aussi intransigeant sur la date qu’il a décrétée. « Que ce soit le 20, 21, 22, 23 mars ou avril (Sic), ce n’est pas le plus important », essaie-t-il de relativiser. Ce revirement s’explique par la nécessité pour la HAT de donner un aspect plus ou moins consensuel et inclusif à la préparation du scrutin. Andry Rajoelina attaque les anciens présidents qui ont été évincés du pouvoir. « Pourquoi les gens descendent toujours dans la  rue pour destituer un dirigeant, c’est par ce qu’on a détourné leur choix », ironise-t-il, ajoutant que c’est un fait dans les pays où il y a un dictateur. 

« Ce sera une élection nouvelle, comme cela n’a jamais été le cas… Ce sera une première en Afrique dans l’organisation d’une élection libre et transparente », Andry Rajoelina ne se lasse pas de faire de la propagande pour son scrutin. Il évoque des réformes électorales de fond en comble même si le délai imparti laisse planer des doutes sur la faisabilité de cette perfection annoncée. Le plus grand changement concerne la liste électorale. « Depuis toujours, il était impossible de vérifier la liste électorale, que ce soit pour les candidats ou pour les électeurs », affirme le jeune président de la HAT.

« Il y avait des électeurs qui sont inscrits plusieurs fois, à partir de maintenant, tous les électeurs peuvent vérifier. Ce sera difficile de faire des doublons », explique Andry Rajoelina, insinuant que toutes les élections précédentes étaient forcement entachées de fraudes. Une telle machination n’a pourtant jamais été possible à grande échelle au point de faire balloter une élection dans un autre sens. Pour une élection communale à Antananarivo, il aura fallu 100 000 électeurs inscrits au moins deux fois pour qu’il y ait une incidence sur les résultats. « Les candidats pourront vérifier que les électeurs inscrits habitent réellement une adresse », affirment Andry Rajoelina. Plus facile à dire qu’à faire. L’essentiel est pour le TGV de chercher l’effet d’annonce. En somme, il n’y aurait pas de fraudes puisque les vérifications sont possibles même si c’est fastidieux.

L’autre point important de la réforme promise par Andry Rajoelina est l’utilisation du bulletin unique.  « On a fait exprès de ne pas l’adopter… Auparavant, si vous êtes un candidat redouté par les dirigeants, vos bulletins de vote n’arrivent pas à destination », avance-t-il. La vérité, c’est que les petits et parfois farfelus candidats n’ont même pas des bulletins dont l’impression est à leur charge. Andry Rajoelina se défend de contrôler ce scrutin. « L’administration ne fait qu’aider, ce sera la CENI qui va jouer les premiers rôles », dit-il. Cette commission sera composée de personnalités issues de la société civile comme l’ordre des journalistes, un professeur d’université en droit, observatoire des élections, associations de protection des droits de l’homme…