vendredi , 29 mars 2024
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La crise des universités est à la fois sur le point d’exploser et tout près d’être résolue. Alors qu’on entame le mois de mai, la date de la rentrée universitaire 2011 n’est pas encore fixée. Prévu être faite fin avril, l’annonce a été reportée. Le ministère de l’Enseignement supérieur attend que toutes les parties concernées par les décisions soient prédisposées à envisager le redémarrage de l’enseignement.

Rentrée universitaire 2011 : l’attente dans la tension

Est-ce que 2011 sera une année blanche pour les universités malgaches ? Le doute et l’impatience gagnent du terrain chez les étudiants. Le ministère de l’Enseignement supérieur se heurte toujours contre le blocus imposé par le puissant syndicat des enseignants chercheurs ou SECES. Ces derniers réclament leur dû, à savoir l’effectivité d’une indemnité de recherche à 800 000 ariary et le paiement des indemnités pour les heures complémentaires de 2010.

Accordé par le gouvernement Roindefo, la juteuse indemnité de recherche a été annihilée par le premier ministre Vital pour affecter le budget correspondant à d’autres bénéficiaires. Les enseignants chercheurs n’ont obtenu que 300 000 ariary par mois en n’ont pas digéré que le général les ait sacrifiés pour motiver l’armée. Pour contre-attaquer, la HAT et son gouvernement ont décidé de mettre la pression sur les enseignants en retardant au maximum le paiement des heures complémentaires, prétextant la nécessité de tout contrôler. Il y aurait de nombreux cas de fausses déclarations avec des volumes horaires invraisemblables.

De leur côté, les étudiants ont entamé une grève inédite, celle de réclamer la rentrée universitaire. « Ce problème a commencé en mars 2010, il n’est pas toujours réglé », s’impatiente un représentant des étudiants. « Comme gouverner c’est prévoir, ils auraient du prévoir que les étudiants malgaches ont besoin d’aller à l’université en 2011».

A Ankatso, les étudiants de la Faculté de Droits, Economie, Gestion et Sociologie ont rejoint les futurs médecins pour manifester leur colère. A Vontovorina, les futurs ingénieurs de l’Ecole Polytechnique ont aussi manifesté, renvoyant les professeurs et le personnel administratif chez eux. Ils ont bloqué une route mais ont levé le barrage suite à un pourparler avec le maire.  

Le nouveau ministre de l’Enseignement supérieur doit utiliser son talent de diplomate. L’ancien ambassadeur Antoine Zafera est persuadé que le problème est sur le point d’être résolu. Il ne s’avance pas à annoncer la date de la rentrée universitaire, estimant qu’il faut d’abord remplir toutes les conditions et que toutes les parties prenantes s’engagent dans le même sens.

Selon le ministre Zafera, la rentrée universitaire 2011 dépend des enseignants qui doivent lever le blocus, des présidents d’université qui sont bien placés pour voir comment redémarrer les activités après 07 mois de rupture, le ministère qui est à même de débloquer les fonds. « L’argent pour payer les heures complémentaires sont déjà à la disposition de toutes les universités à l’exception de l’Université d’Antananarivo pour des raisons purement techniques », annonce Antoine Zafera.

Pour ce qui est des indemnités de recherche, le ministre laisse entendre que les enseignants chercheurs auraient eu gain de cause. Il explique que l’enveloppe budgétaire y afférente sera dispatchée au niveau des universités et non pas directement aux premiers intéressés. La présidence de chaque université gèrera les indemnités en fonction des résultats ou des missions de chaque chercheur.

Le ministre de l’Enseignement supérieur de la HAT s’est montré irrité d’une manifestation du SECES alors qu’il pensait qu’il y avait un accord tacite. Antoine Zafera a été jusqu’à l’ironie pour dénoncer les grèves des étudiants. « Ils ne sont pas encore inscrits et ils font déjà la grève. A mon sens, les travailleurs font la grève mais pas avant qu’ils n’intègrent la boîte ». Les étudiants ne demandent qu’à étudier, soit l’annonce de la rentrée universitaire avec la certitude que les enseignements auront lieu.