vendredi , 19 avril 2024
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Suite à notre article du 3 février 2004 sur l?Impunité des dirigeants à Madagascar, Amnesty International a tenu à nous faire parvenir ses principales préoccupations concernant les procédures judiciaires et spécialement dans le cas de l?ex Premier Ministre.

Réponse de Amnesty International concernant l’impunité et le procès Tantely Andrianarivo

Les préoccupations soulevées par Amnesty sont:



  • le fait que les avocats n?aient pas eu accès au dossier complet qu’une demi-journée avant le procès (un dimanche) contrairement à ce qui est stipulé dans la loi malgache et les conventions internationales.

  • Le fait que le détenu ait auparavant été déplacé dans une autre prison à 100 km de la capitale et de la juridiction où il devait être jugé, sans que sa famille ou ses avocats ?aient été informés.

  • Le fait qu’il ait été détenu cinq mois sans chef d’inculpation puis qu’ensuite il ait été écroué après une enquête ou il a été interrogé en tant que témoin, et non pas en tant que suspect. Ceci est également contraire aux normes internationales d’équité.


NDRL :



  • De mai à octobre 2002, l?ex premier ministre Tantely Andrianarivo a été placé en résidence surveillée, pour banditisme et terrorisme, par le ministère de l?intérieur, à la suite d?un affrontement qui opposa l?armée du gouvernement Ravalomanana et les gardes de l?ex-premier ministre. A la suite de son procès du 21 octobre 2002, l?ex-premier ministre a été placé en détention avec sept chefs d?inculpation.

  • Les magistrats du ministère de la justice ont tenu à souligner que la mise en résidence surveillée ne peut être en aucun cas considéré comme une détention arbitraire et est conforme à la loi malgache. Ils ont également souligné que le déplacement et le transfert des prisonniers sont effectués légalement pour assurer leur sécurité. Selon eux,  les proches et avocats de l?ex premier ministre ont toujours été informés et ont pu rendre visite au détenu en tout temps.

  • Interrogés par notre rédaction, les victimes de 2002 a qualifié de  « partial » les rapports de Amnesty  revendiquant  les droits d?un ancien  tenant du pouvoir qui a pourtant pillé le pays et participé aux crimes contre l?humanité pendant 2002, laissant derrière lui un peuple démuni et un pays complètement endetté.

  • La France, par l?intermédiaire de son Ambassadeur à Madagascar, a fait savoir que Tantely Andrianarivo est un ressortissant français et qu?en tant que tel il a un statut d?homme libre en France car il n?y pas eu de mandat international contre lui.