jeudi , 16 mai 2024
enfrit
Les Raiamandreny mijoro et la coalition de la société civile prennent les choses en main. Le contrôle de la résolution de la crise semble échapper de plus en plus à la HAT. Le calendrier électoral qui devait être respecté coûte que coûte comme l’a annoncé Andry Rajoelina est remis en cause. Le processus de négociation politique recommence presque à zéro. La conférence nationale redevient la priorité de la transition.

Résolution malgacho-malgache : la feuille de route Rajoelina aux oubliettes

Est-ce que Madagascar est en train de préparer la fin de la transition ou au contraire son début. La question mérite de se poser puisque le plan du chef de l’autorité visant à en finir au plus vite pour légitimer un nouveau pouvoir dans la quatrième république est enraillé. Les échéances électorales unilatérales ne font pas l’unanimité même si la HAT a reçu l’encouragement de la France et de la Commission de l’Océan Indien. La position affirmée des Raiamandreny Mijoro et de la coalition de la société civile chargée par la HAT de préparer la conférence nationale pour justifier le passage en force dans la 4ème République pourrait tout changer.

Le pasteur Ramino Paul, le porte-parole des « sages » de Raiamandreny mijoro a effacé d’un seul revers de la main toute échéance. « Il est facile de se fixer des dates mais ce n’est pas le plus important a-t-il déclaré ».  L’essentiel est, selon cet ancien parlementaire, de remettre les malgaches sur la voie du consensus. « Il y a encore des gens qui ne sont pas encore tombé d’accord », dit-il, faisant référence au moyen de sortir le pays de la crise.

Les Raiamandreny mijoro se positionnent désormais comme des médiateurs et se détachent de plus en plus de la HAT qui est le maître d’ouvrage de sa mission. Ils ont entrepris des démarches auprès des mouvances et forces politiques pour trouver une solution malgacho-malgache à la crise. C’est un nouveau cycle qui recommence et la voie tracée n’est pas encore claire.

Il y a toujours débat entre le choix de réaliser le plan Rajoelina en y ajoutant une couche de légitimité ou repenser le processus de transition. De toute manière, la tenue de la conférence qui est un objectif déclaré n’est qu’une étape. La nouvelle République ne sera pas instaurée le lendemain. La période de transition qu’elle soit dans la version de la HAT ou devienne inclusive et consensuelle va continuer.
 
La coalition de la société civile ne veut pas non plus précipiter l’organisation de la conférence nationale pour respecter le calendrier de la HAT dont la première date clé est l’organisation d’un référendum le 12 août 2010. Velompanahy Aristide rappelle que la mission de la coalition est de préparer la conférence nationale et de préparer le projet de constitution. « Nous devons aussi nous pencher sur l’organisation d’élections transparentes et déterminer la manière de mettre en place la réconciliation nationale, explique l’ancien ministre de l’Education nationale. Cela ne va pas se limiter à la réconciliation mais doit aboutir à un vrai pacte social entre les malgaches ».

Devant l’insistance des nouveaux médiateurs malgaches qu’elle a elle-même nommés, la HAT se prépare à l’éventualité d’une amnistie. Le ministère de la Justice accélère la procédure pour obtenir une condamnation pour meurtre contre le président en exil dans le dossier 07 février, allant jusqu’à demander une extradition. L’autorité de fait veut à tout prix rendre Marc Ravalomanana « inamnistiable », donc inéligible.