samedi , 27 avril 2024
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Suite aux résolutions du Sommet de la SADC qui a eu lieu à Sandton, le 12 juin 2011, Andry Rajoelina et son armée, dirigée par des officiers qui ont aidé dans la prise du pouvoir en 2009, ont vivement réagi contre le retour au pays du président en exil Marc Ravalomanana. Le chef de l’autorité de fait annonce un argument très terre à terre, essayant de faire croire qu’un texte proposé par Leonardo Simao prime face à un autre issu de la plus haute instance de la SADC, à savoir le Sommet des présidents.

Résolutions de Sandton : Andry Rajoelina nargue la SADC

« Les dirigeants de la HAT appuient sans conditions l’application de la feuille de route », a déclaré Andry Rajoelina. Seulement, le chef de l’autorité défie les présidents de la SADC ont annonçant qu’il ne va pas appliquer les recommandations du Sommet de Sandton. Pour l’élu maire d’Antananarivo, la feuille de route Simao lui donne le plein pouvoir et il n’y a pas de raison que cela change. « Il est stipulé dans la feuille de route que celle-ci ne peut-être modifiée », dit-il. Andry Rajoelina persiste à agir unilatéralement sous couvert de l’application du document Simao qui a été paraphé par le TGV et ses alliés.

Le chef de la HAT nargue les présidents de la SADC sur le cas Marc Ravalomanana. « Concernant le retour aux pays de ceux qui se sont exilés par eux-mêmes (sic), les médiateurs dissent et acceptent que l’approbation de cette décision est une prérogative de la HAT qui décide si elle va les autoriser à rentrer ou non ». Après avoir rencontré le chef de l’autorité de fait, les représentants de l’armée, de la gendarmerie et de la police ont fait un communiqué commun. « Les forces de l’ordre s’opposent fortement au retour immédiat de l’ancien président Marc Ravalomanana pour préserver l’ordre public et annoncent leur détermination à prendre les mesures nécessaires pour empêcher ce retour ».

L’amnistie, une arme affûtée depuis 2009

Les institutions de la HAT est en train de travailler sur la question de l’amnistie pour empêcher le retour de son adversaire numéro un. Le TGV avait utilisé tous les moyens pour discréditer le président Ravalomanana en lui mettant du sang sur la main. Même si cette stratégie a été dénoncée par les dirigeants de l’époque, la tuerie du 07 février a été inévitable quand Andry Rajoelina a envoyé ses militants à « prendre » le palais présidentiel. Les gardes avaient riposté quand les manifestants accouraient à quelques mètres du portail.

Plus de deux ans plus tard, ce drame fait toujours l’objet d’une récupération politique car la HAT s’est pressée de monter des procès ouvertement politiques contre Marc Ravalomanana afin d’exclure celui-ci définitivement de la scène politique. « Le crime de sang ne sera jamais amnistiable, personne ne peut nous forcer pour cela », revendique Andry Rajoelina dont la responsabilité ni l’irresponsabilité dans la prise du palais présidentiel n’a été étudiée par la justice. Il faut dire que les procès de la crise de 2009 ont été orchestrés par la ministre de la Justice qui a été nommée sur la place du 13 mai.   

Andry Rajoelina attend le retour du président Didier Ratsiraka. Sa ministre de la Justice a même conseillé les avocats de l’Amiral sur la manière de faire annuler les condamnations qui pèsent sur celui-ci.  Pour le cas Ravalomanana, c’est Andry Rajoelina qui fait la loi. « Ce sera quand la situation politique sera apaisée et que ce retour ne risque pas de créer des troubles », dit-il, se référant à la feuille de route Simao. « S’il rentre, il ne rentrera pas comme si de rien n’était, aucune personne qui a commis un crime n’échappe à la loi », plaide Rajoelina, essayant toujours de faire passer l’ancien président pour un criminel, feignant de mettre Ratsiraka à la place d’un Raimandreny retraité.