vendredi , 26 avril 2024
enfrit
Prudents, les membres du Groupe international de contact ont préféré parlé d’accord de principe plutôt que d’accord tout court. Une rencontre entre les chefs de file des mouvances doit avoir lieu incessamment pour déterminer la véritable issue à la crise malgache.

Réunion des médiateurs : un accord qui n’en est pas un

« Nous n’accepterons jamais qu’un putschiste dirige le pays ». C’est en ses termes que s’est exprimé Manandafy Rakotonirina du parti MFM, issu de la mouvance Marc Ravalomanana, en marge de la réunion des médiateurs internationaux sur la crise malgache à Antananarivo.

La troisième réunion du Groupe de contact sur Madagascar, qui réunit l’ensemble de la communauté internationale, a duré environ 19 heures à l’hôtel Carlton, le 6 octobre. Elle a débouché sur un « accord » qui n’a pas obtenu l’adhésion de tous, mais sorti malgré tout au forceps pour ne pas donner l’impression que la réunion a accouché d’une souris. 

La mouvance Marc Ravalomanana a en effet refusé jusqu’au bout le principe d’une Transition « présidée par un putschiste » en l’occurrence Andry Rajoelina. Les représentants du président en exil avaient finalement admis cette idée au cas où Andry Rajoelina ne se présente pas à l’élection présidentielle anticipée. Les mêmes représentants ont également accepté le principe en sachant toutefois que le dernier mot appartient à Marc Ravalomanana, libre de signer ou de ne pas signer un éventuel accord.

Dans sa version finale, le communiqué du groupe de contact spécifie : «Tout en acceptant M. Andry Rajoelina comme président de la Transition, la Mouvance Ravalomanana a exprimé son objection forte à ce que celui-ci se présente à la prochaine élection présidentielle. Le Gic a demandé à l’équipe conjointe de Médiation de poursuivre ses efforts afin que les bases du consensus et de la Transition soient larges et inclusives». 

Malgré tout, l’accord de principe a désigné Eugène Mangalaza (mouvance Ratsiraka) Premier ministre de la Transition, Emmanuel Rakotovahiny (mouvance Albert Zafy) Vice-président de la Transition et Andry Rajoelina président. 

Andry Rajoelina a ainsi solennellement lâché pour de bon son Premier ministre Monja Roindefo qui, probablement, mettra en œuvre un nouveau front du refus.
Pour que cet « accord »  soit effectif, il faudra la signature des quatre chefs de file des mouvances. Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka, Albert Zafy et Andry Rajoelina devront ainsi se rencontrer dans un bref délai pour, éventuellement, le valider. A cet effet, la mouvance Marc Ravalomanana parle de Maputo III. 

Depuis l’échec de la deuxième rencontre de Maputo, en septembre, le président en exil a toujours exclu l’idée d’un Andry Rajoelina président de la Transition. Marc Ravalomanana qualifie cette éventualité de « légitimation d’un coup d’Etat » à Madagascar. Mais compte tenu de la position de la communauté internationale, il se peut qu’il mette un peu d’eau dans son vin. Mais rien n’est acquis pour le moment. Avant qu’il appose sa signature éventuelle.